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Pierre Fléouter

Pierre voit le jour en 1944. 

Son père tient un magasin de cycles et moto à Gennevilliers, Avenue Gabriel Pery.
Mr Fléouter père est seul pour élever ses trois enfants, et son atelier devient vite un terrain de jeu pour le jeune Pierre. Contaminé dés son plus âge, Pierre certificat d’études en poche, poursuit sa scolarité au Garac l’école de formation des mécaniciens motos de la région parisienne.
Son CAP obtenu il aide son père dans l’entreprise familiale, mais le démon de la compétition le démange, il se rend en compagnie de son ami Daniel Gey, à Montlhéry. Là, nos deux compères découvrent la catégorie 50 Formule Sport. Cette formule convient parfaitement à leurs finances très limitée. Deux machines sont préparées dans l’atelier familial, une combinaison en cuir pour deux, une Peugeot 203 débarrassée de ses sièges en guise de « motor-home » et c’est parti pour des saisons de compétitions remplies de souvenirs, de rencontres (Pierre se liera d’amitié avec un certain Jacky Germain) et d’anecdotes les plus savoureuses les unes des autres.


Il délaisse peu à peu la compétition pour se consacrer à la création d’un Moto Relais (libre service entretien réparation) porte de Champerret à Paris. De multiples différents avec son associé, l’obligent à quitter cette aventure . Pour s’oxygéner un peu, Pierre prépare une Aermacchi Harley Davidson pour le chanteur à la mode Ringo pour faire le tour de monde. Là aussi la star lui fera faux bond. Pierre partira vers des destinations exotiques (RIAD Orion) au guidon de cette monture non moins exotique.  

 Lors de son retour dans l’hexagone, il intègre un petit atelier de préparation course à Levallois, l’occasion pour lui d’aider de jeunes débutants : JC Meilland , Michel Balloche en coupe Kawa, Gilles Husson, Bernard Fau, JP Boinet en autres Sa technique et sa dextérité s’aguerrissent au fil des préparations, en 1975 il prépare la première Yamaha 750 TZ figurant à l’arrivée d’une course de 24 heures, bien avant la Sonauto !!! L’équipage Debrock- Boinet, après avoir signé la pole aux essais finira cette course en 6ème position. 

1976 Pierre plonge dans le grand bain. Michel Rougerie fait appel à ses services pour préparer et suivre ses machines pour la saison de grands prix, dans les catégories : 350, 500 et Formule 750.
Trois catégories, donc beaucoup de travail. Le binôme concentre ses efforts sur la catégorie 750. Le pilote est au top de sa forme, la TZ préparée par Pierre fonctionne parfois plus fort que celle d’Ago !!!! Le début de saison laisse augurer de belles choses. Malheureusement des blessures consécutives à un accident de la route stopperont net la saison 76 de Michel.

C’est au tour d’Hubert Rigal de s’offrir les services de Pierre pour la saison 77. Ils resteront ensemble trois ans pour de bien belles saisons. Ensuite Pierre posera ses valises pendant huit ans, il travaillera chez Jean Murit et accessoirement prendra le temps de fonder une famille.

 En 1988 Jacky Germain le contacte et lui propose de s’occuper d’un jeunot qui va effectuer ses premiers pas en GP, Jean Philippe Ruggia, rien que cela. Pierre n’hésite pas longtemps, les trajets boulot dodo et le quotidien d’une concession moto (aussi prestigieuse soit –elle) commence à lui peser, l’appel du grand large se fait sentir. C’est reparti pour 3 saisons au plus haut niveau, dans un team d’usine. Pierre s’occupera plus particulièrement de l’intendance technique de l’équipe (pièce détachées, outillage, stand, etc.) mais aussi des chronos partiels de Christian Sarron, en effet grâce un pass magique il pouvait accéder aux endroits les plus reculés d’un circuit, à cette époque la télémétrie ne s’était pas encore généralisée.

A l’aune des années 90, Pierre se dit que l’environnement des GP a bien changé par rapport à ses débuts, et cela ne l’enchante pas forcément. Il rempilera encore pour une année chez Michelin comme monteur. Les 800 pneus montés lors d’un week-end end de course à Suzuka lui confirmerons définitivement que ce monde n’est vraiment plus le même !

Retraite des circuits oui, mais retraite du monde du travail non, car il lui manque encore quelques trimestres pour y prétendre. Il les accomplira dans le garage Peugeot familial en Haute Normandie. On raconte que dans sa région, les berlines Sochalienne marchaient plus fort qu’ailleurs….

Années 2000 la retraite de Pierre a bien sonné, pour passer le temps (sic) avec la complicité de son épouse ils achètent un corps de ferme à restaurer. Qui dit ferme dit moultes dépendances.
La restauration de l’habitat effectuée avec brio, le couple s’attaque donc, aux bâtiments annexes pour les transformer et cela n’aura rien d’étonnant, en atelier. En ces lieux Pierre peut s’adonner à son passe temps favori la restauration de machines populaires Françaises ou encore la transformation d’une quatre pattes en réplique de 750 CR Daytona.

Note de l’auteur
Ensemble, nous nous rendons régulièrement sur diverses manifestations dédiés aux motos anciennes. Pour vous donnez une idée de la popularité et du nombre de personnes que connait Pierre dans ce milieu, je vais vous donner quelques chronos effectué lors de nos sorties.
Salon Moto Légende : 8 heures et on ne voit pas toute la bourse !!!
Bikers classic à Spa : 2 jours juste la voie des stands et le paddock de l’endurance !!!
Coupe Moto Légende : nous pouvons tout voir, mais c’est au prix de trois jours de courbatures (visite au pas de charge) !!!
Pour résumer Pierre est arrêté environ tout les dix mètres soit parce qu’il est reconnu, soit on lui demande de relater une anecdote mais rassurez vous il ne signe pas encore d’autographes. C’est un vrai bonheur de l’écouter narrer ces belles années de la course moto en compagnie des acteurs majeurs de cette époque révolue. 

Jean Marie Lecoeur  

 Hubert Rigal - Photo Gérard Délio

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