Dominique Guymont, réalisateur d’Automoto sur TF1, est né le 14 décembre 1954 à Neuilly-sur-Seine (92).
Dès 1977, Dominique Guymont est au générique de l’émission Automoto créée en 1975 par Jacques Bonnecarrère. D’abord assistant, puis réalisateur (depuis 1985), Dominique a, pour une fois, accepté pour Bike70.com d’être sinon sous le feu des projecteurs du moins sur l’écran de votre ordinateur ! Portrait d’un grand professionnel discret, passionné et qui fut motard. Dominique Guymont est réalisateur TV, donc un homme de l’ombre, au propre et au figuré. Au propre parce qu’en régie le patron et ses collaborateurs travaillent avec la seule luminosité des écrans de contrôle, ou presque. Et au figuré, parce que la déontologie des réalisateurs ne les pousse pas se mettre en avant ! Nous, téléspectateurs, ne voyons en effet d’eux qu’un nom en fin de générique et, parfois, quelques brèves images de ce temple technique qu’est la fameuse régie avec le réalisateur aux manettes entouré de son équipe, semblant d’ailleurs tous confus de passer à l’antenne ! Rendons donc hommage à celui qui « tient la baraque » à Automoto depuis si longtemps.
Déjà tout petit
Jacques Guymont, le père de Dominique, était réalisateur, scénariste et dialoguiste. Bref, un homme de cinéma, un vrai, qui fut assistant de Jean-Pierre Melville pour « Le silence de la mer » en 1947 et « Les enfants terribles » en 1950. Jacques Guymont réalisera entre autres « Les bras de la nuit » en 1961 avec deux stars, Danielle Darrieux et Roger Hanin, d’après un roman de Frédéric Dard avec lequel il écrira d’ailleurs les dialogues. Mais, travailler dans le cinéma n’est pas toujours facile et, pour faire « bouillir la marmite » comme le dit Dominique, son père fait un peu de télé, ce qui, précise-t-il, n’était pas très bien vu à l’époque par le monde du 7ème art ! Reste que le fils passe un Bac commercial et fait du Droit, ce qui ne lui plait guère. Ce qu’aime Dominique ? Le film, l’image. Alors son père le dirige vers Nathalie de Murray en charge des assistants à TF1. Et un jour de 1977, il reçoit un télégramme lui proposant un remplacement d’une semaine sur la toute jeune émission Automoto. C’est le début d’une aventure qui dure depuis bientôt trente-cinq ans.
À vous Cognac-Jay
Les bureaux d’Automoto, en fait une pièce à l‘époque, étaient rue Cognac-Jay à Paris dans le 7ème arrondissement. Jacques Bonnecarrère, Jean-Pierre Chapel, Jacques Virgile Villa, José Rosinski, Jean-Louis Moncet, Paul Constantini, Jacques Farenc, Christian Van Ryswyck, Yves Hervalet, Jean-François Dunac… furent les pionniers. Dominique dit simplement de cette première collaboration en 1977 : « Nous nous sommes bien entendus ». De fait, ensuite, chaque fois que l’émission a besoin d’un assistant réalisateur en renfort, Dominique est appelé. Puis, lorsque Daniel Masonnat, l’assistant réalisateur en titre, quitte l’émission au début des années 80, on lui a proposé le poste. Toutefois Dominique Guymont travaille aussi pour d’autres émissions de la chaine : Contre-enquête (d’Anne Houng), des fictions (avec Laurent Heynemann). Il est néanmoins toujours « intermittent ». Alors Dominique fait aussi un peu de figuration. Heureusement, en multipliant les collaborations, il va finalement être admis dans le cercle très fermé des réalisateurs après avoir passer toutes les étapes de l’homologation obligatoire comme cela se faisait à l’époque. Dominique Guymont franchit alors la dernière marche en 1985 en devenant officiellement réalisateur d’Automoto. Quant au fameux « À vous Cognac-Jay », voir plus bas.
La régie : le cœur du métier.
« Mon truc, c’est de fabriquer des émissions, c’est ça qui me plait. Suivre une émission de a à z, de la conception à la mise à l’antenne. En plus de 30 ans, je n’ai jamais eu l’impression de faire deux fois la même émission. Et la régie c’est le cœur du métier ». Dominique Guymont se plait à raconter ce qu’est la réalisation. Élaboration et suivi des reportages, en assurer certains, faire l’interface entre tous les corps de métiers, tout vérifier tout le temps et puis la régie, la fin d’un parcours qui n’est pas forcément de santé ! Dominique précise que si, en régie, il y a trente personnes, ce n’est pas un hasard surtout sur une chaine privée… Chacun a son rôle. Et il lève encore un coin du voile : « Quand tu es réalisateur, il ne faut jamais regarder ce que dans notre jargon nous appelons l’image finale, mais ce que tu vas y mettre quelques secondes après ». Il ajoute à propos du direct : «Au foot, tu peux avoir plusieurs caméras sur le ballon. Sur circuit, il faut toujours anticiper. Il y a une action potentiellement sur chaque caméra. Reste qu’au foot, ils ont d’autres problèmes ! ». Pas facile la réalisation… L’assistant réalisateur et la script ont un rôle déterminant en informant, en prévenant le réalisateur qui ne peut bien évidemment pas suivre tous les écrans. Les cadreurs entendent dans leur casque et pressentent souvent ce qui leur est dit dans le « micro d’ordre ». Le truquiste prépare les doubles fenêtres ; les « LSM », disques durs enregistreurs, tournent en permanence pour pouvoir remettre à l’antenne un incident le plus rapidement possible, c’est un ballet où la synchronisation doit être parfaite. Et il y a la fameuse magie du direct ! Orages, rupture de faisceaux et autres aventures devenus rares aujourd’hui mais dont les plus capés comme Dominique parlent avec émotion, en souriant du stress qui les accompagnait !
La mémoire d'Automoto
Dominique poursuit en rappelant que pendant une quinzaine d’année, Automoto, qui a démarré le 4 janvier 1975, était diffusé le samedi soir à 18h30. Pour la moto, ça allait, mais le samedi après-midi, il y avait les essais de Formule 1 ! Et le réalisateur se rappelle : « Rosinski avait déjà écrit un texte de 4 à 5 minutes à la fin des essais. Il fallait envoyer son commentaire par faisceau. Après on mettait les images. C’était très juste ! Pour les tournages, on était en film 16 mm double bande, (une pour l’image, une pour le son). Puis, ça été les débuts de la vidéo (et ses premiers formats bâtards Umatic, Betacam, BVU, etc.). Pour votre info, sachez que maintenant, on est en XDCAM (numérique HD). Et tu sais qu’on a fait des tests en 3D en plateau ! » Dominique revient sur les images d’hier. « Pour ce qui est des vieilles images, ce n’est pas évident. Tout ce qui est film est mieux conservé qu’au début de la vidéo. Là, pour ces premières vidéos, c’est perdu, il n’y a rien à faire. Heureusement, aujourd’hui, on numérise les documents film que l’on ressort pour pouvoir les manipuler sans les détériorer. Et là c’est sauvé ».
Dominique raconte toujours aussi facilement la saga Automoto : « Personne ne s’en souvient, mais Automoto c’était d’abord le samedi soir. Puis, c’est passé le dimanche après-midi avec « Chapeau de roue et bottes de cuir » qui durait 40 minutes. On complétait l’actualité avec l’histoire de l’automobile de la cinémathèque Shell. Puis on est venu le dimanche matin quand TF1 a été privatisé (1987) et qu’il n’y a plus eu l’obligation de diffuser les émissions religieuses. Les Bol d’Or puis les 24 Heures du Mans moto et auto, tous les GP moto, tous les GP de F1, les Dakar, le championnat du monde de rallies auto (Montecarlo, Tour de Corse…), on suivait tout. Il faut savoir également qu’au début de l’émission, il n’y avait pas de plateau (N.D.L.R. : journaliste(s) en studio pour annoncer les reportages). Avec Bernard Giroux et Jean-Louis Bernardelli, on a commencé d’en voir en 1994/1995, mais Jacques Bonnecarrère n’aimait pas trop. Il ne voulait pas que l’émission se fasse voler la vedette, sauf par Bernard Giroux qu’il appréciait beaucoup. Mais les plateaux sont peu à peu devenus indispensables. Je me rappelle aussi qu’on faisait des directs pour un rien. La télé, c’était le direct. C’était rigolo, sympa… Maintenant on joue plus la sécurité ».
La moto d'hier et d'aujourd'hui Pour les plus jeunes, il est bon de faire un retour en arrière après ces propos enthousiastes de Dominique Guymont. Il est difficile en effet aujourd’hui d’imaginer la place qu’avait la moto à partir du milieu des années 70 sur la plus grande chaine de télévision française. Il y avait bien sûr Automoto, le rendez-vous incontournable. Mais la chaine faisait de plus le maximum dans les journaux d’information, le fameux « JT » (pour journal télévisé), et même au-delà avec des nombreux directs hors JT. On se demande même si la moto n’était alors pas mieux traitée que l’automobile, du moins en temps d’antenne ! De mémoire, à la fin des années 70, on parlait GP de France et endurance moto dans les journaux dès le jeudi ou le vendredi avant l’épreuve. Pour les endurances, le jour du départ, la prise d’antenne se faisait une première fois le matin, et à nouveau un quart d’heure avant le départ. les premiers tours passaient en direct. Il y avait également des directs le samedi en fin d’après midi, puis dans les journaux (20h et soir), dans la nuit, au matin, à nouveau dans le 13h et à l’arrivée ! Sans oublier Automoto même. Il faut rappeler que le journaliste-présentateur star de l’époque était Yves Mourousi, motard comme nous tous, élu Monsieur Moto au gouvernement. Malgré un emploi du temps surchargé, il prenait son rôle très à cœur; on lui doit par exemple le circuit Carole. La Une mettait donc des moyens importants et l’audience était là ! En fait, avec le recul, l’explication est simple : la moto était en plein boum, les pilotes avaient des personnalités très fortes, les images étaient très spectaculaires, et les producteur, réalisateurs et journalistes de la Une étaient tous ou presque passionnés de moto. Avec de telles « locomotives », la moto connut alors ses heures de gloire sur le petit écran. Nous eûmes aussi la chance qu’aux côtés du trio Mourousi, Chapel, Bonnecarrère (voir plus bas), une équipe de pros, déjà citée, s’est mise à l’époque très rapidement en place. Le résultat de cette addition de talents fut formidable pour la moto. Puis la moto s’assagira dans les années 80, passant de la folle adolescence à la maturité. Tout comme Automoto, devenue au fil du temps, l’une des dix émissions les plus anciennes de la télévision française. Dominique Guymont fut l’un de ces pionniers. Qu’il soit remercié de son travail et de sa passion. Et pour conclure, laissons-lui à nouveau la parole pour ses meilleurs souvenirs de moto et … de télé !
Souvenir, souvenir
« J’ai passé mon permis moto à 16 ans en 1971. C’était l’arrivée des japonaises mais j’ai appris sur une Puch 175 ! On passait le permis moto en même temps que les voitures. L’inspecteur m’a dit de prendre la Puch et de faire le tour d’un rond-point. Je me suis cassé la figure de l’autre côté du rond-point. L’inspecteur ne m’avait pas vu directement tomber et je suis revenu l’air de rien… Mais j’avais mis longtemps pour faire le tour et on voyait bien les traces de la chute. Recalé… La seconde fois, tout s’est bien passé et je suis reparti avec la feuille rose ! J’ai d’abord eu une 125 Honda MK3 rouge puis une BMW R 60 série 2 à fourche Earles que j’ai gardée longtemps. J’avais un gros réservoir en poly de 35 litres et je servais de camion-citerne pour les copains qui tombaient en panne d’essence. On siphonnait dans mon réservoir et ça repartait. J’ai de grands souvenirs de guidonnage avec la BM, surtout avec la tente derrière sur le porte-bagage ! Après des années de route, je suis devenu plus citadin avec un 125 mono Honda. Il faut savoir que mon père ne voulait que j’ai une moto. Ma mère était au courant mais ne disait rien (j’en profite au passage pour dire que si je suis né à Neuilly-sur-Seine, c’est parce que ma mère travaillait dans un célèbre hôpital de cette commune chic). Mon père m’avait d’ailleurs donné sa voiture, une Panhard 24 CT. C’était une 2+2 avec un moteur flat-twin et des phares encastrés. Au fait, savez-vous que Citroën avait racheté Panhard en 1965 ? ». Avec ces anecdotes, on comprend mieux le succès d’Automoto. Tous ceux qui faisaient l’émission avaient une véritable culture auto et moto. Ils savaient de quoi ils parlaient…
Dominique reprend : « J’aime beaucoup le trial, j’admire même les trialistes. C’est une discipline d’adresse et de feeling. Et on jouait avec la nature. Je me souviens d’une manche du championnat du Monde de Trial que l’on suivait avec Jean-Louis Bernardelli. On faisait un direct au bord d’une rivière. L’eau s’est mise à monter ! Vous auriez vu notre tête… Mais on s’est débrouillé. Après, j’ai été assez content de nous. J’ai aussi de bons souvenirs de motocross. Et les Paris-Dakar ! De grosses opérations. On prenait un Transall (avion de transport de l’armée). Il fallait décoller très tôt le matin quand le sable était encore dur. Après, avec la chaleur, le sable devenait trop mou… On montait tous les jours une grosse parabole pour accrocher le satellite. Quel boulot ! Très belle expérience de télévision. Et j’ai fait un peu de piste au Dakar, notamment avec Jean-Louis Moncet dans une Renault R 20… Sur les endurances moto, au Mans, on était installés dans les tribunes en face des stands (N.D.L.R. : bon souvenir quand on passait voir les gars d’Automoto !). Comme ça on suivait non seulement la course en régie avec les caméras placées sur le circuit mais on réagissait tout de suite quand il y avait des arrêts importants aux stands puisque ça se passait juste devant nous. Quant aux cars et aux breaks de la régie, ils étaient garés derrière cette tribune. Et je me souviens avoir fait des montages dans l’urgence dans un de nos break DS au tout début de la vidéo en BVU (N.D.L.R. : Broadcast Video Umatic, à partir de 1978). C’était quelque chose ! Et il y a la disparition des copains pilotes. Moi, j’étais un peu loin sur les circuits devant mes écrans de contrôle. Je les connaissais peut-être moins que les journalistes, étant toujours en arrière plan, sauf sur les Dakar. Mais la peine est la même».
ANNEXES
ves Mourousi (1942/1998) fut LE journaliste vedette de télévision par excellence. Présentateur et rédacteur en chef du journal de 13 heures de la Une de 1975 à 1988, Yves Mourousi changea complètement les habitudes du métier en apportant sur le petit écran une audace et une rapidité incroyables pour l’époque, avec notamment son fameux « Bonjour » en ouverture de son JT. Sous son apparente décontraction, il innovait en permanence et savait déléguer, ne craignant pas de partager la vedette. Vrai motard, Yves Mourousi apporta beaucoup à la « bande » de Jacques Bonnecarrère et Jean-Pierre Chapel.
Jacques Bonnecarrère (1926/1998), créateur et producteur de l’émission Automoto, était passionné de sports mécaniques. Homme discret, il venait régulièrement sur les circuits moto où sa haute silhouette était connue de tous. Jacques Bonnecarrère a reçu le 7 d’Or de la meilleure émission sportive en 1986 pour Automoto.
Jean-Pierre Chapel (1935/2010) était passionné de moto. Celui qui commenta en direct avec Michel Anfrol les premiers pas de l’homme sur la Lune dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, fut l’année suivante chef des Informations Générales et présentateur des journaux de 13h puis de 20h. Jean-Pierre Chapel pensait en 1974 à une émission sur la moto. Jacques Bonnecarrère avait la même idée ! Le Président de TF1 de l’époque, Jean-Louis Guillaud, décida alors de fusionner les deux projets, et c’est ainsi qu’est né Automoto sous la responsabilité de Georges de Caunes !
Commentaire personnel : Jean-Pierre était un homme assez dur (ancien para, guerre d’Algérie). Je me souviens d’une conversation avec lui après la mort de Michel Rougerie sur la différence entre le militaire en temps de guerre et le pilote moto. Je pense qu’il était très impressionné par nous tous qui risquions notre vie en nous amusant.
Quand Yves veut
Une anecdote révélatrice du vent de folie qui soufflait alors sur la moto. Aux 24 Heures du Mans 1979, nous étions engagés avec mon frère Laurent sur une Suzuki GS 1000 S de l’importateur Pierre Bonnet, assez proche l’origine et préparée par Yves Kerlo avec le soutien du concessionnaire parisien Boulmich’moto. Le mercredi après-midi ou le jeudi, Jean-François Dunac, pilier d’Automoto, vient nous voir dans le parc coureurs et nous dit : « Yves (Mourousi) veut une moto et des pilotes demain en plateau en direct dans le journal de 13 heures » ! Et quand Yves veut, on peut… Nous avons donc monté une plaque d’immatriculation sur la Suzuki, collé dessus un numéro WW acheté chez un motociste à côté du circuit, assuré la moto par téléphone, et me voilà en fin de matinée sur l’autoroute en direction de Paris pour aller rue Cognac-Jay à TF1. La moto et moi étions totalement en configuration de course (combine, numéros, 4 en 1 sans silencieux, etc.). Au péage, deux motards de la Gendarmerie m’ont vu, ou plutôt entendu arriver… J’avais ma licence Inter sur moi, et je leur ai expliqué. Ça les a fait rigoler et ils m’ont laissé passer en disant qu’ils regarderaient le journal ! Arrivée peu après 12h rue Cognac-Jay, un assistant m’indique un monte-charge pour grimper la moto jusqu’au studio. Je retrouve mon frère venu avec le break DS ainsi que Christian Léon et Jean-Claude Chemarin. Et nous voilà tous les quatre à 13h pile derrière la Suzuki à quelques mètres de Mourousi qui lance son fameux « Bonjour ». Immédiatement le rouge s’allume au-dessus de la caméra en face de nous et Yves nous présente. En fin de journal, après un direct du Mans de Jean-Pierre Chapel et Jean-François Dunac, le rouge s’allume de nouveau, et Yves nous pose quelques questions. Puis, une fois le journal terminé, il discute une minute avec nous et nous quitte en nous lançant un grand « M… » pour la course. Après, nous filons tous vers Le Mans. Comme à l’aller, j’ai pris l’autoroute, un peu vite. Autre époque.. De telles histoires ne s’inventent pas ! À noter que Mourousi, Chapel, Dunac et Guymont trouvaient cela tout à fait normal ! Et nous aussi…
P.S. : Nos compagnons de plateau, Christian Léon et Jean-Claude Chemarin ont gagné ces 24 Heures du Mans. Et, avec mon frère, nous avons terminé dixièmes au classement général, parmi les meilleurs privés du monde. Comme quoi, la télé, ca booste !
TF1
1949 : création de la Radiodiffusion Française, unique chaîne de télévision française. Devient la « Première chaine » en 1963 lors de la création de la « Deuxième chaîne » (future Antenne 2 puis France 2). La chaîne prend le nom de TF1 en 1975. TF1 est une chaîne publique jusqu’à sa privatisation en 1987.
Antenne 2
La moto des années 70 a été moins suivie par Antenne 2 que par la TF1. Toutefois, Stade 2, émission lancée et présentée en 1975 par Robert Chapatte (1922/1997) a accordé à la moto la place que pouvait lui donner raisonnablement une émission sportive généraliste (Automoto étant une émission sportive spécialisée). Le milieu de la compétition moto se souvient des journalistes de la seconde chaîne Dominique Duvauchelle et Henri Bodiguel qui ont assuré des reportages de qualité sur l’endurance et la vitesse à la fin des années 70 et au début des années 80. À noter que l’auteur de ces lignes a collaboré avec Dominique Duvauchelle sur Radio Créteil (la ville de Dominique) en 1981 et début 1982. Dominique Duvauchelle, directeur bénévole de cette petite radio associative parallèlement à son poste de journaliste à Antenne 2, a disparu dans un accident de la circulation le 15 mars 1982. Le stade de la ville de Créteil porte son nom. Parmi les autres bénévoles de Radio Créteil, il y avait un certain Michel Bidault, motard déjà iconoclaste, qui, présenté via l’auteur de ces lignes (encore lui) au petit milieu de la presse moto, est devenu journaliste, scénariste de BD, etc. L’auteur n’a qu’un mot à dire : désolé ! (Humour…)
Cognac-Jay
Nom des fondateurs du grand magasin parisien « La Samaritaine ». Rue rendue célèbre par la phrase « À vous Cognac-Jay » prononcée en fin d’intervention en direct à l’extérieur par les présentateurs de la Première chaîne quand ils rendaient l’antenne..
Script
Le script est le plan d’un film ou d’une émission. Ce document technique, qui découpe et « minute », est préparé par la ou le script avec le réalisateur. En télévision, Dominique Guymont note sans aucun machisme qu’une scripte apporte un regard différent lors de la réalisation d’une émission comme Automoto destinée à un public a priori masculin. « C’est bénéfique » dit-il. D’autre part, en direct, les cadreurs savent qu’ils doivent suivre à certains moments l’ordre donné dans leur casque par la voix féminine, par exemple s’ils ne cadrent pas la tête de la course. La scripte d’Automoto assure alors une seconde réalisation, off, mais qui peut être utilisée à tout moment par le réalisateur.
Film
Dominique Guymont rappelle que dans les années 70, tous les reportages , les sujets, étaient tournés en film (pellicules) et que l’émission reposait pour beaucoup sur les épaules du monteur, chargé de sélectionner les images avec le journaliste puis de les assembler pour que le sujet soit prêt à diffuser. Il se souvient d’ailleurs de ce monteur historique d’Automoto, Robert Boucard, une forte personnalité, qui venait des actualités Pathé.
François Gomis