Italie, 5 septembre 1993.
Le circuit de Misano, à quelques jets de pierre de l’Adriatique, évoque toutes les chaleurs du monde : celle de cet été méditerranéen, d’abord, et surtout celle, peut être plus forte encore, de ces milliers de « tifosis » qui parlent avec leurs mains, s’injurient avec affection et paraissent vivre les courses plus fortement que les pilotes. Ils sont venus vibrer pour celui qui est alors le plus brillant représentant de cette éternelle passion italienne pour les courses de vitesse. Luca Cadalora, en effet, vient de gagner sa première course en 500 devant le tenant du titre, il y a un mois, sur le circuit de Donington. Ici, sur ses terres, tout laisse à croire que les chances de Luca sont encore plus fortes. Et nos bruyants et passionnés voisins vont effectivement, un bref instant, pouvoir laisser éclater leur bonheur : Cadalora, comme chacun l’espérait, a vaincu Mick Doohan sur le fil pour triompher au milieu des hurlements enthousiastes. Mais la joie générale sera de courte durée. Très vite, la foule apprend que Rainey, le « Grand » Wayne Rainey, qui n’a pas terminé ce GP d’Italie, ne prendra plus jamais le guidon d’une moto.
L’histoire de Wayne Rainey, dans un certain sens, n’est guère différente de celle de quelques champions passés, présents ou à venir. Il vient au monde le 23 octobre 1960 en Californie dans une famille qui serait presque banale si la passion de la mécanique et de la course n’y faisait régner une sorte de bohème tout entière vouée aux choses de la mécanique. « Aussi loin que je m’en souvienne, dira Wayne plus tard, je me souviens de mon père chargeant son camion pour aller courir ». Rainey père, Sandy, est en effet un enthousiaste du go-kart qui lui permet de satisfaire ses goûts pour le pilotage et, surtout, d’incontestables talents de mécanicien et « d’inventeur-du-petit-truc-qui-fait-gagner ». Rien d’étonnant, donc, que le jeune Wayne, qui ne se passionne pas réellement pour l’école et se moque éperdument du football, s’intéresse plus aux cylindres, troués ou non. Quand il atteint l’âge de six ans, son père lui offre une minibike Honda destinée à une clientèle féminine dont il s’empresse aussitôt de retirer selle et réservoir pour renforcer les soudures, remplacer le guidon par des bracelets et monter une petite selle qui abritera la batterie. Wayne est comblé. Quand son père ne court pas, il travaille sans relâche sur les machines des copains et, malgré son très jeune âge, Wayne est déjà un vieil habitué d’Ascot Park, le principal circuit du district de Los Angeles. Ses idoles d’adolescent sont ces Américains touche-à-tout dont certains, comme Dave Aldana ou Garry Nixon, traverseront un jour l’océan. À neuf ans, quand la famille déménage pour Norwalk, Sandy lui offre sa première moto neuve, une Honda Z 50 avec laquelle il va prendre à Saddlepark le premier départ de sa vie. Mais il ne gagnera pas la course. « J’avais tellement peur et j’étais tellement excité que j’ai mouillé mon pantalon sur la ligne… » Mais le virus est pris et le jeune Wayne n’a guère de mal à convaincre papa qui devient en même temps, tout naturellement le préparateur on ne peut plus « maison ». Toute la petite famille va de circuit en circuit et Wayne fait plus que se faire remarquer. À dix ans, il est tellement rapide et gagne tellement facilement que tout le monde croit qu’il triche sur son âge. Son père continue à préparer sa petite moto qui est la première alors à disposer d’un vrai bras oscillant.
Chaque année, au sein de ce système assez extraordinaire qu’est le championnat américain, Wayne passe en catégorie 60, puis 80 puis 100 et enfin 125 à l’âge de 13 ans. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance d’un garçon de deux ans son aîné et qui lui fait une grosse impression que l’avenir ne fera que confirmer : un certain Eddie Lawson. C’est, pour les deux jeunes gens, la dure école du dirt-track avec les courses qui s’enchaînent, les bagarres âpres et incessantes que Tidwell et Lawson dominent le plus souvent. Wayne est sur leurs talons mais sa Suzuki – 98 cc à 14 000 tours ! - ne passe que rarement la ligne d’arrivée.
En octobre 1976, quand il a juste l’âge, Wayne devient professionnel au sens de l’AMA (American Motorcycles Association) et gravit tous les échelons pour obtenir le statut d’Expert vers le titre de Grand National. Il commence par une année comme Novice au guidon d’une Yamaha 250, tout en finissant ses études secondaires, avant de passer Junior pour sortir de sa Californie natale. À 17 ans, Wayne compte déjà plus 1000 courses derrière lui, toutes sur deux temps. Pour sa première course sur une sept et demie 4 temps, à Corona, il se permet de battre le record de Lawson qui a déjà deux ans d’expérience sur ce type de machines. Rainey va remporter un certain nombre de courses et termine la saison en seconde position derrière Scott Parker. C’est à Houston Astrodome qu’il prend le départ de sa première course « Expert » qu’il terminera en huitième position.
En 1982, Wayne signe le premier vrai contrat de sa carrière et devient le coéquipier de son copain Lawson dans la catégorie Superbikes chez Kawasaki-USA. Et le petit nouveau ne va pas tarder à sortir de l’ombre de son aîné - et ami – qui a déjà enlevé le titre en 1981 et renouvellera son exploit l’année suivante. Il connaît pourtant des problèmes de tenue de route que son « team mate » Eddie ne rencontre pas. C’est son mécanicien, Sparky Edmonton, qui a longtemps travaillé avec Roberts, qui appelle Kenny au téléphone pour lui demander son aide. Une longue amitié vient de naître entre les deux hommes. Kenny, en son temps, a Lui aussi connu le problème du passage de la terre à la piste. Wayne, qui apprend vite, termine cinquième à Daytona, puis trois fois à la troisième place avant de remporter sa première victoire en Superbikes à Loudon, dans le New Hampshire. Il finit la saison en troisième position.
En 1983, sur des machines désormais limitées à 750 cc et en l’absence de Lawson parti en Europe prêter main forte à Kenny Roberts, Wayne Rainey atteint réellement le niveau qui est le sien. Après deux victoires consécutives à Pocono et Laguna Seca, Wayne aligne quatre victoires de suite qui font de lui, à 22 ans, le vainqueur de la catégorie Superbikes. Quand on est doué, les choses vont vite…
PREMIERS GRANDS PRIX
1984. C’est quelques semaines avant Daytona que Kenny Roberts lui propose de monter un team et de partir conquérir l’Europe. Il a déjà le sponsor – Marlboro, bien sur - les motos, des Yamaha évidemment, et un coéquipier idéal en la personne de celui que l’on considère alors comme un authentique jeune prodige, l’Anglais Alan Carter. La première course, en ouverture de Daytona, lui fait comprendre les grandes différences entre un 750 quatre temps et ce twin deux temps trop pointu dont il n’a aucune expérience. C’est là, aux côtés de Sito Pons et de sa Kobas à moteur Rotax, qu’il comprend tout à la fois que, même s’il ne manque pas de qualités pour piloter un twin, il lui reste encore, à l’évidence, pas mal de choses à apprendre…
La saison commence deux semaines plus tard en Afrique du sud où Wayne découvre avec horreur qu’il est possible de faire des courses de motos sous la pluie ! Kenny Roberts, qui n’est pas plus tendre avec les autres qu’il ne l’est avec lui-même, le force, lui qui n’a jamais roulé sur un sol humide, à prendre la piste en slicks, histoire de comprendre… Les « boys » de Roberts se classent bien aux essais (Carter 4° et Wayne 5°). Mais la course, remportée par un certain Patrick Fernandez devant Christian Sarron qui sera champion du monde cette année-là, se passe moi bien : Après avoir mené le bal un instant, Carter termine dixième à cause d’un pneu dégradé, et Wayne, après une longue bagarre avec Lavado, termine par terre en entraînant Palazesse avec lui. « Ce type est dingue dira Martin Wimmer après la course. Il est partout en travers ».
Trois semaines plus tard, Misano marque le début du championnat en Europe et Wayne Rainey découvre un circuit qu’il va adorer : C’est l’un des très rares circuits qui tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre – comme en dirt-track – et il compte deux fois plus de virages à gauche, toujours comme en dirt… Il va pourtant rater le premier jour d’essais, pour une histoire de paperasses entre l’AMA et la FIM, et casser la moto au bout de dix tours. Carter, déjà qualifié, lui laisse la sienne, ce qui provoque la colère des officiels qui menacent un moment de le chasser de la grille de départ. Le début de la course, pour un pilote qui n’a jamais connu de départs « à la poussette » comme c’était le cas à l’époque, est catastrophique pour le Californien. Mais sa remontée, et surtout son style directement hérité de ses années de dirt-track, vont forcer l’admiration de chacun. Il battra le record de l’épreuve et montera, pour la première fois de sa vie sur un podium de championnat du monde.
C’est quelques semaines plus tard qu’il fera aussi ses premiers pas au guidon d’une 500 Yamaha – une « vieille » quatre pattes en ligne de Jimmy Felice, un autre protégé de Kenny – qui lui vaudra une mauvaise chute à Donington Park hors championnat. Son pied cassé sera toutefois réparé juste à temps pour finir dixième au grand prix d’Espagne. Après un pâle GP d’Autriche (un serrage et une chute), Wayne termine sixième en Allemagne, devant son coéquipier Carter, comme en France quinze jours plus tard. Il améliore en Yougoslavie – 4° - mais ne termine ni en Hollande ni en Belgique. Après un aller-retour à Laguna Seca où un adversaire maladroit fait chuter sa moto, Wayne connaît un GP d’Angleterre cauchemardesque avec une moto qui se refuse à virer à droite. On constatera, après coup, que le choc de Laguna a plié le cadre de deux pouces, mais que personne ne l’a vu ! Une sortie de piste le relègue à la 13° place en Suède et le dernier GP de la saison, à Mugello pour le compte de San Marin, se termine officiellement par un embrayage défaillant sur la ligne de départ. En fait, Wayne reconnaîtra plus tard qu’il s’était réveillé avec un très mauvais sentiment et que cette panne mécanique n’était due qu’à son appréhension et sa nervosité.
À l’heure des bilans, cette première saison européenne n’est à proprement parler une réussite – il termine huitième au classement final - mais elle lui a permis de comprendre beaucoup de choses et de prouver qu’un pilote de dirt-track peut, aussi, aller vite sur l’asphalte.
RETOUR EN EUROPE
Les trois saisons suivantes, Wayne va les passer chez lui, dans sa bonne vieille Amérique, et sous les couleurs de Honda.
En 1985, il termine huitième en Formula One au guidon d’une RS500 et troisième en Formula Two sur une RS250. 4° en Formula One et second en Superbikes l’année suivante, Wayne doit attendre 1987 pour redevenir Number One : Trois victoires et quatre secondes places font de lui le champion 1987 dans la catégorie Superbikes. Ces trois années de maturité vont conforter Kenny dans cette idée qui est la sienne depuis 1984 : Wayne est l’homme de la catégorie 500. Et quand il lui propose de signer dans la nouvelle écurie qu’il est en train de former avec Yamaha et Kevin Magee, Wayne n’hésite pas une seconde. Il se sent prêt.
C’est donc avec deux « Rookies » que Kenny Roberts attaque la saison 88 à l’issue d’un hiver studieux : tests de pneumatiques poussés avec les nouveaux Michelin, évolution et développement de la nouvelle YZR V 4 et mise en condition physique draconienne dans le ranch de Kenny près de Modesto.
La saison 1988 va bien commencer, à Suzuka, par la victoire d’un « jeune », mais il s’agit de Kevin Schwantz dont la Suzuki commence à devenir efficace, Wayne termine sixième, à quelques poussières devant son coéquipier Magee. À Laguna Seca, pour la seconde manche, il signe chez lui la pole position mais c’est son vieux complice Eddie Lawson qui remporte la course sur une machine identique et son coéquipier Magee qui gagne à Jarama quinze jours plus tard. À Jerez, mais pour le compte du GP du Portugal, nouvelle victoire pour Lawson devant Rainey et Magee et résultat presque identique à Imola avec une Honda, celle de Wayne Gardner, intercalée entre les deux Yam. En Allemagne, « Schwantz le tout fou » impose sa Suzuki devant Wayne Rainey et Christian Sarron et Lawson l’emporte en Autriche. Wayne n’aime pas manquer les objectifs qu’il s’est lui même fixés. Constatant que le boss technique de l’écurie, Mike Sinclair, procède toujours au débriefing de Magee avant le sien, il lui en fait amèrement la remarque. Jusqu’à cet abominable dimanche de 1993, Sinclair fera toujours ses premiers pas vers Rainey…
Cette première victoire en 500, Wayne devra l’attendre jusqu’au mois d’août quand il devance à Donington un Wayne Gardner de plus en plus pressant et notre Christian Sarron national. Il reste alors trois courses dont deux vont tomber dans l’escarcelle du vieux copain Lawson (Suède et Brésil) et la troisième dans celle de Gardner. Wayne, 5° à Anderstorp et 3° en Tchéquie ne terminera pas le dernier GP à Goïana. Cette première saison en 500 se solde par une troisième place derrière Lawson et Gardner mais nettement devant son coéquipier Magee, cinquième cette saison.
SUR LA BONNE VOIE
La saison suivante aurait pu, déjà, être celle de Rainey. Mais un certain Eddie Lawson, avec son allure de « poor lonesome cow boy » va finir par posséder tout le monde. Schwantz d’abord, qui « comme d’habitude » remporte le premier GP de la saison à Suzuka, et signe d’autres exploits en Autriche, Yougoslavie, Angleterre, Tchécoslovaquie et Brésil. Mais son manque de régularité commence à faire de lui le Poulidor de la moto. Eddie va surtout battre son vieil ami de quelques points malgré une saison quasiment irréprochable pour Wayne. Vainqueur chez lui à Laguna Seca, en Allemagne et en Hollande, Wayne ne pourra rien faire contre un Lawson sûr de lui qui gagne en Belgique, Espagne, France et en Suède et termine second en Allemagne, Autriche, Hollande, Grande-Bretagne, Tchéquie et Brésil. À l’arrivée, Eddie Lawson est champion du monde avec 228 points contre 210,5 à Wayne et165,5 pour Christian Sarron qui bat sur le fil Kevin Schwantz pour la troisième place.
1990 marque le début de ce que l’on pourrait appeler « l’ère Rainey » et qui va se solder par trois titres consécutifs qui auraient du normalement être suivis d’un quatrième. Entre le grand prix du Japon qui ouvre la saison 1990 le 25 mars et le triste dimanche de septembre 1993, et malgré une fracture du fémur au cours de l’avant dernier GP 1991 en Malaisie, Wayne Rainey va signer 20 victoires, 16 places de second et 8 places de troisième. Champion du monde sans le moindre problème en 1990 devant Schwantz, il terminait devant Doohan en 91 et 92 et semblait bien parti pour enlever le titre 1993. Mais on connaît la suite. Wayne, plus tard, n’incriminera que lui-même dans ce drame. Au fil des saisons, la Suzuki n’a cessé de s’améliorer tandis que Yamaha partait dans ce qui était sans doute le mauvais chemin en ce qui concerne le châssis. À chaque course, Wayne doit forcer un peu plus vers la limite pour maintenir ses adversaires. À Misano, en tête de la course et au classement provisoire du championnat du monde, Wayne Gardner ne se reproche qu’une seule chose : « I wanted to try too hard » comme on dit en Anglais. À 1 h 29 de l’après-midi, sous ce merveilleux soleil italien, homme et moto sortent ensemble de la piste. Et se produit alors ce que tout pilote redoute en ce cas : au lieu de glisser chacun de son côté, la machine et son pilote rebondissent ensemble avant de s’immobiliser dans le bac a graviers. On ne saura jamais si c’est la chute proprement dite ou le choc avec la Yamaha qui va définitivement mettre fin à sa carrière de pilote. Très vite, les médecins constatent que Wayne ne sent plus ses jambes et les premières radios ne font que confirmer l’horrible diagnostic : l’écrasement et le déplacement de la sixième vertèbre ne lui laissent aucun espoir de remarcher un jour.
VIVE LA VIE
Pendant cinq jours, Wayne va lutter contre la mort dans les services de soins intensifs de l’hôpital de Cesena. Mais il veut rentrer chez lui dans les meilleurs délais et c’est dans une gouttière gonflable qu’il fera le voyage vers Los Angeles et le Centinella Hospital. Ironie du sort, c’est le jour même des essais du grand prix des USA, à Laguna Seca, que Wayne rentre dans son pays. Et c’est de l’hôpital qu’il se tiendra informé du déroulement de la course après avoir fait parvenir un petit mot à Chuck Aksland, le chef mécanicien de l’équipe : « Ce n’est pas parce que je ne suis pas là qu’il faut vous arrêter de bosser. Où en sont les temps ? ». Il faudra six heures d’opération pour réaligner la colonne vertébrale et la maintenir en place par des broches pour attendre qu’elle ne se ressoude. Il les gardera jusqu’en 1996. Après six semaines à Centinella, et beaucoup plus tôt que ne l’attendaient les médecins, Wayne commence une rééducation avant de rejoindre le Beach Memorial Hospital où il devait en principe rester douze semaines : il le quittera au bout de cinq. Sa capacité de récupération et son acharnement stupéfient les médecins car ce type de blessure oblige à tout réapprendre. Mais Wayne ne fait que confirmer, jours après jours, une incroyable volonté d’adaptation à sa nouvelle vie qui passe d’abord, selon lui à une certaine forme d’autonomie. Et c’est l’exemple de Franck Williams, le patron de l’écurie de Formule 1 lui aussi paralysé, qui va lui suggérer l’idée. Incapable de piloter, il veut rester dans le milieu. « Pas pour l’argent, dit-il, j’en ai. Mais pour avoir quelque chose qui me fasse avancer ». Et quand Kenny Roberts lui offre de manager le team qu’il vient de monter avec son fils, et malgré les recommandations négatives des médecins, le « Team Roberts » devient le « Team Rainey ». Le 27 mars 1994 pour le GP d’Australie, presque six mois après son accident, Wayne entrait dans le paddock à la surprise de tous.
À ce point, également, nous connaissons la suite : quatre nouvelles années de management au plus haut niveau pour Yamaha avec des pilotes comme Jim Felice, Norrick Abe, etc. et surtout un formidable exemple pour des milliers d’hommes. Le vrai courage, la vraie grandeur, ne serait-elle justement pas là ? Laissons le dernier mot à Kenny Roberts dans la préface du livre que notre confrère et ami Michael Scott a consacré à Wayne Rainey : « Je suis fier d’avoir connu Wayne. Je suis fier de ce qu’il a fait dans mon équipe. Je suis fier de l’avoir aujourd’hui comme adversaire. Et je suis fier d’être son ami ».
Philippe Michel
CLIP VIDEO montage Francis Boutet |