Photos Gérard Délio
Né le 10 mars 1960 - Décédé le 23 juillet 1988
Eric était considéré par beaucoup de spécialistes, comme l'un de nos meilleurs espoirs de la vitesse française. Pat lui rend hommage.
Eric est née le 10 mars 1960 , il a commencé la compétition en 1979 sur une 250 TZ ex Fontan, avant il s’est essayé sur le challenge Honda avec une 125 S3 juste pour rire .
En 1981 il passe à la 750 avec la bonne vieille OW 31. Arrive les premières victoires, 3 dans la saison, mais aussi beaucoup de chutes et de casses et oui le manque de moyen fait que les pièces devaient durer longtemps .
Il gagne aussi le trophée IGOL1982 c’est l’année de la 500 Yam (ex Rigal je croie), même galère et toujours 3 victoires.
1983 il rachète la suzuki 500 RGB à Christian Leliard, belle machine et de l’espoir plein les yeux , mais la chance n’est toujours pas au rendez-vous. Dernière course à Albi pôle position 5 points d’avance au championnat sur Titone, problème d’arrivée d’essence sur la grille de départ , et vlan encore un titre qui lui échappe et toujours 3 victoires
1984 toujours la 500 RGB vieillissante. 4 victoires mais toujours des problèmes de fiabilité et le titre revient a Didier Dalet
1985 c’est l’arrivée de Brancquart avec la 500 RGB de Dalet et enfin le titre, toujours 4 victoires dans la saison mais ses poursuivants ont eu aussi leur part de problèmes.
5 ans pour ce titre qui aurait pu arriver la première année , et surtout que des victoires ,
Sabatier ça passe ou ça casse
Ensuite vient la Niko Baker quelques belles prestations en 500 open derrière l’intouchable Christian Sarron.
Dominique Méliand du SERT lui fait confiance en endurance avec à la clé une troisième place au Bol d’Or derrière les frères Sarron
Quelques courses en Europe avec le troisième temps des essais pour sa première course du championnat d’Europe en Italie, malheureusement frein bloqué au second tour.
1988 aura été l’année de tous les espoir, pilote d'usine Honda Endurance, championnat vitesse avec la Fior de quoi penser que le bout du tunnel n’est pas loin et que l’avenir est fait de victoires , de joies et de franche rigolades comme il savait si bien le faire.
Les samedis après essai n’étaient pas tristes et bon nombres de gens venaient se payer une bonne tranche de fous rires chez les Sabat
Malheureusement le sort en a décidé autrement et ce 23 juillet 1988 les larmes ont remplacé les rires TCHAO CRICKET tu chanteras toujours dans mon jardin.
Eric décède le 23 juillet 1988, pendant une course du championnat de France qui se déroulait le week-end du Grand Prix de France au Castelet.
PAT
HOMMAGE DE PHILIPPE ROCHE Philippe Roche, qui nous avait déjà raconté sa rencontre avec Barry Sheene, nous explique comment il a fait la connaissance de Guy Bertin et ensuite d'Eric Sabatier... merci Philippe pour ce témoignage. "Fin 87, je travaillais dans un hypermarché de la région parisienne. Un beau matin, alors que j'arrive au boulot, qu'est-ce que j'aperçois trônant au milieu de l'allée centrale du magasin ? La Honda 250 RS de Guy Bertin, aux couleurs de son sponsor de l'année, le fromage "Pavé d'Affinois" ! Déjà bigrement surpris, je m'approche et manque de défaillir quand je reconnais le petit bonhomme qui, plateau à la main, fait déguster à la clientèle des morceaux de fromage : Guy Bertin lui même, en chair et en os ! Je m'approche et entame la conversation, et Guy m'explique le plus simplement du monde que réaliser ces animations dans les grandes surfaces faisait partie des contreparties dues à son généreux sponsor .... Un peu plus tard, Guy m'explique qu'il va falloir qu'il se trouve un hôtel dans le coin , puisqu'il restait trois ou quatre jours .... et naturellement, je lui propose, si ça peut l'arranger , de venir s'installer chez moi.... Il accepte avec gratitude, mais bien entendu, ce n'était certainement pas lui le plus heureux des deux.... vous imaginez, un pilote de Grand Prix, un vrai, chez vous ? J'imagine que j'ai du largement casser les pieds à Guy avec mes inépuisables questions sur la course et les Grands Prix pendant les soirées qu'il a passé chez moi, mais bon....j'étais vraiment sur mon petit nuage... Et Eric Sabatier dans tout cela, me direz-vous? J'y arrive....un de ces soirs-là, Guy m'annonce qu'un de ses copains va venir le chercher pour l'emmener faire une visite de Paris by night..."Je sais pas si tu le connais, c'était mon coéquipier en endurance chez Suzuki cette année, il s'appelle Eric Sabatier , c'est un jeune qui va bien...." Bien entendu, j'avais entendu parler d' Eric le pilote, mais je ne savais pas grand chose de l'homme, pas encore assez célèbre pour avoir eu les honneurs d'analyses de personnalité dans la presse spécialisée....Eric a passé une heure chez moi, pour un apéro qui s'est, là encore, sans doute un peu éternisé sous le feu de mes questions.....et j'ai découvert un garçon vraiment agréable, sympathique, posé et bien élevé .....pour tout dire, même ma femme, dont la course moto est pourtant le dernier des soucis, avait été séduite ! Au début de la saison qui a suivi, j'ai naturellement suivi avec un peu plus d'attention la carrière d'Eric.....lors de la manche du Championnat Open qui s'est courue à Carole début 88 , j'ai pu prendre ces deux photos de lui, l'une sur la 500 Suzuki Baker, l'autre sur sa 250 Honda . Et puis, quelques semaines plus tard, j'allume la télé pour avoir des nouvelles des essais du Grand Prix de France.....et là, le coup de massue.....Je me souviens parfaitement d'avoir eu les larmes aux yeux en me disant non, putain, pas Sabatier....Allez savoir pourquoi, la mort d'Eric m'a beaucoup plus attristé que celle de n'importe quel autre pilote, et Dieu sait qu'à l'époque, les accidents mortels étaient hélas bien trop fréquents.....Peut-être que par le seul fait de l'avoir reçu chez moi pendant une toute petite heure, j'avais l'impression d'avoir perdu un copain..... Belle idée, en tous cas, que de lui avoir consacré une page sur Bike 70 . Eric était un pilote très rapide, qui n'a hélas pas eu le temps de concrétiser ses promesses....et aussi un type bien. " |