Né le 19/06/1964
Kevin Schwantz, comme beaucoup de pilotes américains a commencé la compétition par le motocross. Il devient rapidement l'un des meilleurs pilote du Texas.
En 1983, après un grave accident il décide de changer de discipline. Il se tourne alors vers la vitesse et commence sa carrière en Superbike US. Il va alors rencontrer celui qui allait devenir son rival, Wayne Rainey.
En 1987, c'est finalement Rainey qui gagne le championnat US.Parallèlement, toujours pour Suzuki, Kevin participe, en 1986 et 1987 à quelques courses du Championnat du Monde 500 cc.
Devant les bons résultats du pilote texan, l'usine japonaise lui demande de participer en 1988 à l'intégrité du Championnat. Il remporte la première course de l'année à Suzuka et termine 8e au final du mondial en ayant remporté une autre victoire en Allemagne.
En 1989, malgré 6 victoires et 3 deuxièmes place il ne terminera que 4e du Championnat du Monde. Mais devant il y a du beau monde. Eddy Lawson sur sa Honda remporte le Championnat devant Wayne Rainey et Christian Sarron tous les deux sur Yamaha.
En 1990, Kevin termine vice Champion du Monde, derrière son éternel rival Wayne Rayney. Kevin se bat comme un lion avec une Suzuki légèrement moins puissante que les motos de ses rivaux qui s'appelaient Wayne Gardner, Michael Doohan, Eddie Lawson, Randy Mamola, Wayne Rainey, John Kocinski, Christian Sarron etc... Il compense donc cet handicap par une très grosse attaque ce qui lui vaut de nombreuses chutes, mais également des courses de folies et des dépassement d'anthologie, contribuant grandement à sa grande popularité.
En 1991 et 1992 le titre lui échappe encore, c'est toujours Wayne Rainey qui est Champion du Monde ces années là.
Enfin en 1993 c'est le titre tant convoité .... Kevin devient Champion du Monde. Avec 4 victoires et 3 secondes places, Kevin bat enfin Wayne Rainey pour le titre suprême. A noter cette année là la 6e place de son coéquipier dans le team "Suzuki - Lucky Strike", Alex Barros.
Mais après ce magnifique titre, Kevin effectue une saison 1994 plus difficile. Il termine finalement 4e au classement final en ayant remporté les Grands Prix du Japon et de Grande Bretagne. A noter que cette année là, si Kevin porte son N° 1 de Champion du Monde, c'est Bruno Bonhuil qui a l'immense honneur de rouler en GP 500 avec le N° 34 de son idole.
1995, après trois Grands Prix disputés, Kevin décide de se retirer. En effet les nombreuses blessures accumulées au fil des saisons passées et l'accident de Wayne Rainey paralysé lors du grand prix d'Italie le poussent à mettre un terme à sa carrière.
Il connaît le rare honneur de voir son numéro fétiche, le 34, retiré par la fédération internationale. Il fera ensuite une carrière en sport automobile, en NASCAR et en championnat de voitures de tourisme et ouvrira une école de pilotage.
On retrouvera Kevin, lors du Bol d'Or 2004, pour le plus grand plaisir de tous ses fans, car Kevin a laissé une trace indélébile dans le coeur de nombreux motards français, par sa grande classe, son style de pilotage généreux et sa très grande disponibilité.
Merci MONSIEUR Schwantz.... merci également à Jean Paul Boinet pour son aide précieuse et merci à Marnie (la secrétaire de Kevin), pour sa gentillesse.
Interview de Kevin Schwantz réalisé au mois d'août 2007 en partenariat avec le site www.gmtopen.com
Kevin Schwantz a eu la gentillesse de répondre à mes questions pour les site BIKE 70 et www.gmtopen.com
- Kevin pouvez vous vous présenter ?
- Je m’apelle Kevin James Schwantz, je suis né le 19 juin 1964 à Houston dans le Texas. Je suis célibataire et je vis actuellement à Austin, toujours dans le Texas. J’ai été Champion du Monde 500 cc en 1993.
- Vos débuts en compétition moto ?
- J’ai commencé la compétition deux roues en mini moto … j’avais 3 ans. Ma première compétition je l’ai faite à l’age de 7 ans.
- Dans votre fabuleux palmarès, votre première grande victoire ?
- En fait ce sont deux victoires qui m’ont le plus marquées. La première, c’est quand j’ai gagné ma première course en Championnat Américain Superbike (AMA), c’était à Willow Springs en 1985. Et je n’oublierai pas également ma première victoire en Grand Prix 500, à Suzuka en 1988.
- Votre entrée chez Suzuki ?
- J’ai commencé à courir pour Suzuki, lors de la manche AFM à la fin de l’année 1984, sur le circuit de Willow Springs en Californie.
- Quelle est la plus belle course que vous ayez disputée ?
- La plus belle course que j’ai jamais courue fut Suzuka en 1991. Il y avait là les meilleurs pilotes au monde. Il y avait Wayne Rainey, Eddie Lawson, Kevin Magee … mais aussi Wayne Gardner, Mike Doohan et plusieurs pilotes japonais wild-cards très rapides. (nota : ce fut effectivement un superbe Grand Prix que Kevin remporta devant Doohan et Rainey. Voir vidéo)
- Vos meilleurs souvenirs en course ?
- J’ai d’excellents souvenirs de toutes les courses auxquelles j’ai participées, sauf celles où je suis allé à l’hôpital … mais même pour certaines d’entre elles j’ai quand même de bons souvenirs.
- Votre plus mauvais souvenirs ?
- Mon plus mauvais souvenirs c’est quand j’ai arrêté de courir.
- Quelques expressions ?
- Là je vous laisse le soin de traduire les expressions de Kevin ….
a) “See God then brake”
b) “It’s just getting a little squirly”
c) “Flick the bitch”
- Les pilotes qui vous ont marqués à l’époque d’un point de vue pilotage et humainement ?
- Barry Sheene, plus en tant qu’être humain quand je l’ai rencontré …. Et Wayne Rainey qui était à la fois un grand monsieur et un grand pilote.
- Les pilotes français de l’époque ?
- A cette époque il y avait les frères Sarron, Christian étant très populaire. Mais j’aimerai également citer Philippe Ruggia et Bruno Bonhuil bien sur.
- Votre relation avec Suzuki ?
- J’ai toujours eu d’excellentes relations de travail avec Suzuki. J’ai pourtant l’impression de n’avoir pas toujours compris pourquoi les Japonais faisaient certaines choses et pas d’autres. Il y a même des moments de ma carrière où j’aurais pu partir de chez Suzuki et je ne l’ai pas fait.
Eux de leur coté également, auraient pu me « virer », mais ils ne l’ont pas fait.
- Que faîtes vous actuellement ?
- Actuellement j'enseigne à l'École de Kevin Schwantz Suzuki (KSSS) et travaille avec Suzuki USA
- Vos projets ?
- Actuellement, mes projets sont de continuer mon école de pilotage et de lancer de nouveaux défis aux USA.
- Votre avis sur l’évolution actuelle des Grands Prix ?
- La principale évolution des courses de Moto GP est l’arrivée de l’électronique qui les rends moins spectaculaires.
- Vous avez couru le Bol d’Or en 2004, quels souvenirs en gardez vous ?
- Le Bol d’Or est une course très dure. Avant de venir je ne pouvais pas m’imaginer que ce serait aussi difficile, surtout physiquement. Pourtant je me suis bien amusé, surtout lorsque je me suis retrouvé de nouveau en baston sur la piste avec Bruno
- Seriez vous prêt à recommencer l’expérience ?
- Je suis prêt à recommencer ce genre de course si l’opportunité se présente.
- Connaissez vous des pilotes motos français actuels ?
- Je connais Randy de Puniet et Olivier Jacque.
- Que pensez vous du niveau des Français en grands Prix et en Superbike ?
- Actuellement, Randy fait un superbe travail en Moto GP
- En dehors de la piste roulez vous encore (tout terrain, route…)
- Je roule beaucoup lors des stages pour mon école. Autrement je ne fais pas beaucoup de route. La moto que j’utilise le plus est ma Gas Gas 280 de trial.
- Possédez vous une ou des motos ? Lesquelles ?
Dans mon garage j'ai une Suzuki RMZ 250 de 2007, une Suzuki GSX-R1000 de 2007, le Gaz Gaz 280 de 2007 et ma RGV500 de 1993 dans le salon !
- En dehors de la moto quels sont vos autres loisirs ?
- Mes autres hobbies sont le vélo, vélo de route et VTT. J’aime bien également le trial et je fais un petit peu de moto-cross.
- Quels conseils donneriez vous à un jeune pilote ?
- Mes conseils pour un jeune pilote, c’est d’aller à l’école. Il y a tant de grandes écoles de pilotage dans lesquelles ils peuvent apprendre les techniques particulières à chaque machine en fonction du type de courses qu’ils veulent faire : circuit, moto cross etc…
Merci Kewin pour votre disponibilité et pour avoir accepté de devenir le parrain du Trophée Bruno Bonhuil. C'est un grand honneur.
Francis Boutet