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Jean Paul Lecointe

 né le 9 février 1958 à Lyon 

« 30 ans …ça en fait des départs, des kilomètres, des rencontres, des discussions, des rigolades, des tonnes d’adrénaline… »
Pas loin de trente participations aux courses d’endurance mondiale, le titre Inter Open 500cc en 1990, le titre national 250cc en 1994, 3 titres d’Europe en ICGP 350cc de 2006 à 2008... A 50 ans passés, la moto est toujours au centre de la vie de ce passionné du 2 temps. Depuis plus de 30 ans, il lie son activité professionnelle, son magasin MOTODEPOT à Lyon, à son dada qu’est la compétition moto. Et surtout, il aime le partage de cette passion géniale, véhicule de relations humaines.

Il commence à toucher à la moto vers 10, 12 ans. Il se rappelle un retour chez maman Lecointe sur la 125 Jonghi, avec Franky derrière, encadrés par deux gendarmes motards qui s’étaient interrogés sur ces deux minots zigzagant pour faire avancer cette moto en panne d’essence.

La course est venue bien plus tard, après avoir rêvé en voyant les « grands » voisins, de 2 ou 3 ans leurs aînés, qui essayaient leur machine de compèt’ devant la maison : Il y avait les ROUX qui partaient à l’autre bout de la France dans leur estafette pour avoir le plaisir de prendre le départ d’une course de côte d’où, le plus souvent, ils revenaient après seulement quelques centaines de mètres courus et une gamelle, voire une casse.
Pour la route, il y avait les CHAUSSINAND, les GALLIEN père et fils, les CHEDAL et tous les autres qui roulaient à moto. Mais surtout, tous se rassemblaient, trinquaient, se chamaillaient, s’entraidaient autour de La moto. Sans être une philosophie, c’était le sujet, le symbole. Le dénominateur commun à eux, les p’tits gars d’la rue, qui pouvaient, en plus sur le sujet MOTO, se vanter, se mesurer, s’impressionner, se jauger et se retrouver ensemble…
Cela fait au moins quarante ans que le lyonnais partage cette passion avec les amis, les copains, la famille. Ce sont ces aventures humaines et cette recherche de partage qui l’ont poussé jusque là, et bien après…Les premiers pas dans la compétition se situent vers la fin des années 70. Il y a la bande de copains qui rappelle une célèbre équipe BD : Leuleu en Z900, Chaussinand en 750 Honda, Popof en 750 Ducati, Momo en 850 Guzzi le Mans, Gallien en 850 Norton, Dubreuil en 750 GT… Il y a les sorties pour se rendre au Bol d’Or, au Mans, pour admirer les idoles… ceci au guidon de sa 350 RD avec un intégrale sans visière.
Dans la logique des choses, Motodepot est créé en 78 et Jean Paul Lecointe commence  l’endurance en Promosport avec une 400 RD.

Que peu faire une bande de potes passionnés de moto et de compétition pour assouvir cette joie, alors0 qu’ils n’ont pas de moyens financiers ?  
Réponse : ils peuvent se regrouper à 15 et acheter un bus désaffecté 1500 francs car même les casseurs n’en veulent pas. Puis, ils peuvent se retrousser les manches pour le réparer et commencer une superbe aventure…

Appel à tous les heureux possesseurs de photos du bus ! Envoyez-les-nous, merci d’avance. 

« J’ai vraiment rencontré l’équipe du bus pour la première fois lors d’un retour de Carole dans les années 80. J’avais déjà vu l’équipe de loin dans les paddocks. Jean-Paul et ses cheveux longs me faisait peur. J’étais plutôt du genre propre sur moi…
J’avais une vieille voiture qui tirait une remorque encore plus âgée : une 4L coupée en deux, rouillée. Bien sûr, cette dernière m’a lâché sur l’autoroute. Et bien sûr, il pleuvait.
Je vois un bus vert arriver et s’arrêter. Après quelques mots échangés, je pensais qu’ils allaient m’embarquer dans le bus et que je verrais plus tard pour ma remorque. Mais j’ai vu 10 gars descendre du bus, soulever ma remorque et la rentrer dans le bus.
Un grand moment, et le début d’une aventure.  J’ai en partie réalisé un rêve qui n’aurait pas pu devenir réalité sans l’équipe MOTODEPOT : courir en mondial endurance, au Bol d’Or et aux 24h du Mans. »
  Pierre-Yves Deschamps  

En 1978-79, Jean Paul est obligé de se rendre à l’armée. Il s’inscrit, sans autre alternative, au club moto de l’armée (CMPN). Il partage la 400 RD avec Christian Gallien, en fonction de ses permissions, pour participer à l’endurance Promosport. Puis il crée Motodepot, au  211 rue Duguesclin à Lyon, sur une idée qui a germé sur le coin d’une table, avec son ami Alain Biesse. 

(Photo : Magasin Motodepot avec Vincent Rony, Alain Biesse, cofondateur du magasin, et Jean Paul Lecointe) 

En 1980, il sort son 250 RD à air de 75, avec réservoir d’YR5 de 72, pour finir 8ème des 250cc Promosport. Il adhère au Racing Moto Side car Club de Villeurbanne, qu’il n’a pas quitté depuis. La 350 RDLC sort en France mais on annonce que la 250 ne sortira pas. Du coup, il se fait « bananer » toute la saison 81 par les 250cc qui sont finalement sorties !Il se marie avec Jacqueline sur la 400 RD, qu’il utilise toujours en endurance Promosport.

En 1982, il fait un emprunt familial pour acheter la 250 RDLC 4L1 et se hisse sur la 3ème marche du podium de la saison avec 3 victoires, dont deux à Ledenon et une à Nogaro. Cette même année, avec son coéquipier Christian Gallien, ils montent sur la 2nde marche en endurance Promosport.

 1983, un tournant. Il termine vice champion des Coupes de France Promosport, avec sa 250 RDLC 4L1, derrière Max Chabal et fait sonner un 1’44’’ à Ledenon.
Il gagne les Coupes de France d’endurance avec Christian Gallien (une victoire à Albi).
Enfin, Philippe Sagnol le recrute en endurance mondiale pour Kawasaki Virage. Jean Paul participe à son premier Bol d’Or avec un Z1000 avec pour équipiers Philippe Sagnol et Jean-Loup Koppe. Ils casseront le vilebrequin après 21 heures de course alors qu’ils étaient en 8ème position ! 

En 1984, son magasin est détruit pour être remplacé par un palais de justice ! MOTODEPOT ouvre ses nouvelles portes au 80 rue de la Part-Dieu, dans le 3ème arrondissement de Lyon, son adresse actuelle.

Patrice More glisse le nom de Jean Paul Lecointe à l’oreille de Pipo Baldit. Ce dernier, grand nom de la moto, n’hésite pas à confier sa moto à un petit jeune qu’il ne connait pas. Pipo demande à JPL un conseil pour un dernier pilote, et Tribolet vient compléter l’équipe de National Motos.
Il s’aligne aux 24h du Mans avec Tribolet et Demarty et ils finissent la course à la 14ème place malgré la rupture d’un joint de culasse.

En championnat de France d’Endurance, il gagne de nouveau le titre mais avec Alain Tribolet.

« La troisième, et dernière course que nous avons faite ensemble (les 2 premières sont en Endurance Promosport avec un titre national à la clé), c’est les 24h du Mans 1984 avec National Moto. C’était mes 1ères 24H : 15 jours avant les 24h du Mans, Jean-Paul m’appelle pour m’informer que le 3ème pilote du Team National Moto est « out » pour cause d’appendicite. Pipo a demandé à Jean-Paul s’il connaissait quelqu’un qui pourrait faire l’affaire et il a pensé à moi car nous faisions déjà équipe en endurance France. Il me semble que Demarty était le 3ème pilote… en tout cas, je sais qu’il était venu avec un budget, chose rare à l’époque, et que nous avions une peinture réfléchissante. Là aussi le début, cette peinture était censée bien se voir la nuit… Je me souviens de Pipo Baldit qui ne mettait jamais de chaussures. Il était toujours en tongs.
Pour une première course de 24h, il faisait beau et « chaud ». Un ciel bleu et pas loin de 20°, chose très rare pour Le Mans en cette période de l’année… Pour cette grande aventure, nous avons eu tous les ennuis possibles de ce type de course : 3h à l’arrêt sur casse (s’il n’y avait pas eu cet incident, nous aurions fini 3ème !!!), les boulons de la couronne qui se débinent, ½ heure de pénalité… mais pas de chute ! Il faut dire que nous n’étions pas la moto N°1 du team National Moto… nous avions toutes les pièces de l’année précédente, même si c’était déjà royal, nous étions « l’équipage poubelle »… Nous avons fini 14ème ! »
 Alain Tribolet

En championnat de France Promosport, Jean-Paul court deux catégories : les 250cc avec la 250 RDLC 4L1 et les 500cc avec la 350 RDLC 31K (moteur à valves). A Ledenon, il gagne les 250cc puis saute du podium pour terminer 2nd en 500cc ! Premier du championnat jusqu’à mi-saison, il abandonne après Nogaro : en sortie de courbe, il croit passer la quatrième mais rétrograde. Il a pris l’habitude des vitesses inversées en endurance avec National Motos. Son poignet s’en souvient encore…

 En août 84,la Yamaha 500 RDLC apparait sur le marché… MOTODEPOT va engager sa première moto 2 temps, avec ses pilotes, en mondial endurance pour le Bol d’Or, seulement un mois après la sortie de la moto. La 500 RDLC est préparée au mieux avec ce que l’équipe a ainsi que le temps imparti : modifications pour les montages rapides, remplacement de la roue avant de 16 pouces par une 18 d’origine de XJ (et oui, il n’y a pas de pneus en 16 pouces disponibles pour cette machine trop récente…), plaquettes de freins et pots d’origine ! Pari réussi pour cette équipe composée d’Henri Roux, Mario Pocinho et Lecointe : 1er en 500cc et 17ème au scratch !

En 1985, Jean-Paul marque ses premiers points en championnat Open avec sa 500 RDLC. Dans le même temps, il clôture les 24h du Mans en 14ème position, et premier 2 temps, toujours avec Roux et Pocinho. La moto est peinte en vert avec « P4 Maïs », par humour, afin de répondre à l’omniprésence des grands cigarettiers…  

De 1986 à 90, MOTODEPOT engage la reine du 2 temps : la 500 RG Gamma ! Avec une préparation maison, sans budget extraordinaire mais avec passion, cette moto va participer jusqu’en 1990 à 13 courses de 24h, dont une 11ème place aux 24h de Liège en 88, et arriver 9 fois face aux 750cc 4 temps. Elle aura vu passer sur sa selle Pierre-Yves Deschamps, Michel Gargi, Vincent Sébileau, Patrick Beaupuis, Philippe Cambrai, Patrice Perrin, en coéquipiers de Jean-Paul Lecointe. Aux vues des performances de l’équipe, ils sont invités aux 8h de Suzuka mais refusent, par faute de moyens, pensant y aller les années suivantes…

M. Tamaï, de Suzuki France, rencontre Jean-Paul au salon de la Moto de Paris. Il l’interpelle en lui demandant : « c’est vous les fous qui roulez avec les 500 2 temps ?». Content, il fait livrer quelques pièces et kits japonais pour développer la Gamma. Quel honneur et plaisir d’être reconnu par lui.

Il termine 20ème lors du Grand Prix de France 89 au Mans, avec un joli 1’51’’81 en course, qu’il dispute avec Lawson, Schwantz, Rainey, Sarron, Doohan… Il raconte : « J'ai bien failli ne jamais prendre le départ du seul GP de ma vie : après le dernier arrêt carbu du warm up tellement rapide, j'en ai "soudé" l'embrayage sans m'en rendre compte. Au moment de la prise de piste pour le départ du GP : plus d'embrayage !!! Eric L'Herbette me pousse à la sortie des stands : rien. Tour de chauffe : rien. C’est  la mort dans l'âme que je vois s'envoler le plus beau rêve de pilote. Je ne peux m'y résoudre. Je freine comme un malade en accélérant et en écrasant ce levier gauche : déblocage comme par miracle en arrivant sur la grille !! » 
Sur cette course, il a roulé 4 secondes plus vite que son meilleur chrono sur le même circuit avec la même moto en Championnat de France en tête de la course !!! En ces années là, le sport commandait encore un peu, et les meilleurs au championnat avaient le droit à leur wild card.

 Jean-Paul obtient le titre de Champion de France Inter 1990 avec sa belle, avec des victoires à Nogaro, Ledenon et Carole. Il ne sera jamais détrôné car c’est la dernière année d’existence de la catégorie.
Motodepot jette l’éponge, mais Jean Paul veut rouler…

A partir de 91, Jean-Paul passe au 4 temps… Avec Chalon Motos, sur la Yamaha 750 OW 01, il participe au Bol d’Or avec André Lacroix et Robert Fèvre.
« Un 2’06 en première séance qui m’a permis d’obtenir la considération de Michelin pour un pneu de qualif (aussi parce que j’étais champion de France en titre). Avec ce dernier et une forte dose d’adrénaline, je pose un  2’05’35 : 8ème chrono ! Ca nous qualifie en 10ème  position au cumul des temps.» 

Jean Paul Lecointe

En 1992, c’est l’heure du 4 temps pour MOTODEPOT qui garde la pêche et le n°17 ! Jean-Paul se retrouve sur la Kawasaki 750 ZXR (ex Jehan d’Orgeix en superbike).  Pour les 24h du Mans, Il fait équipe avec Patrick Salles et Bernard Fourcadet. A la 1ère séance d’essais, la n°17 est devant les Kawasaki d’usine, et Jean-Paul claque le chrono des qualifs pour placer la moto à la 8 ème place sur la grille ! Mais il tombe et se blesse. Il est remplacé par Bertrand Sébileau. A 18h, ils sont 5èmes de la course ! Mais la distribution lâche…
Pour le Bol d’Or, la 750 ZXR a le 3ème temps en vitesse instantanée lors du warm up, et est 8ème après 1heure de course. Jean-Paul, Patrick Salles et Philippe Lerustre finissent 22ème avec les aléas de la course. 

De nouveau, l’équipe est  invitée à Suzuka grâce à de superbes chronos.
Le choix d’équipe est de garder le budget pour la France.(Photo : présentation de la 750 ZXR – de gauche à droite :  Christophe Bouheben, Benjamin Savoye, Simon Andrey, aujourd’hui président du R.M.S.C.V. , M. Mélinand, directeur de course , Philippe Ruissen, pilote et concessionnaire qui nous a vraiment aidé pour la 500 gamma (1987-1990) et la 750 ZXR (1992-1993), un grand bonhomme discret mais très humain et droit, juste la tête de M. Zaffini, un des seuls à nous avoir aidés financièrement, et Jean-Michel Gosselet, président du R.M.S.C.V.. Jean Paul Lecointe est accroupi en bas à gauche.) 

92, c’est aussi l’année des premières courses d’endurance en 50cc organisées par son moto club : le R.M.S.C.V. Les 3h de Villeurbanne se déroulent dans le quartier de St Jean à Villeurbanne sur un circuit emprunté à la route avec bottes de pailles et arrêts au stand sur le trottoir… (Photo : Jean Paul Lecointe, les frères François, Claire Lecointe – 3H de Villeurbanne, quartier St Jean – 1992)

 En 1993, Jean-Paul fait équipe avec Patrick Salles et Bernard Fourcadet puis Jean-Luc Buffard lors des 24h du Mans, de Spa et du Bol.
Puis, l’équipe MOTODEPOT manquant de moyens financiers et humains arrête les endurances mondiales. Jean Paul continue de suivre la piste…Avec Pierre Chapuis, ils ressortent la 500RG Gamma pour participer au 600 Miles au Paul Ricard. Pôle position face à des 1000cc ! Ils ont un tour d’avance lorsque survient la casse de la boite de vitesse, talon d’Achille de cette fabuleuse moto… 

« En 1993, nous avons fait les 600 Miles au Paul Ricard avec la 500 RG gamma. A cette époque, les chronométrages officiels se faisaient encore à la criée :
Nos concurrents tournaient en 1’38’’et des bananes. Les chronos ont annoncé 1’30’’8. Nous avons perdu la pôle. Jean Paul et moi avons bataillé pour descendre les chronos : lui en 1’33 et moi, 1’’34. Jean Paul s’est énervé et a fait sonner un 1’31’’4. Nos concurrents pour la pôle, nous voyant dépasser les limites, sont venus nous dire de nous calmer et nous ont appris l’erreur des chronos : ils n’avaient jamais roulé en 1’30 !
Nous avons donc récupéré la pôle position. Malheureusement, la boite de vitesse a lâché pendant un relai de Jean Paul alors qu’on était en tête avec plus d’un tour d’avance. » 
Pierre Chapuis

1994 : A 36 ans, Il ne veut pas finir sans une saison avec une vraie moto de compétition. Il rachète la 250 TZ de 1993 de Jacky Germain. Avec cette petite moto légère, maniable et performante, il revient à ses premiers amours. C’est une pure année de plaisir à entretenir, régler et piloter une vraie moto au milieu des  « Costes », « Muscat », « Laconi » ou « Jacque ». Il gagne la championnat 250cc National.(Photo : Régie Laconi, Olivier Jacque, Jean Paul Lecointe – Albi – 1994)

De 95 à 98, il s’occupe de jeunes pousses. Pour exemple, en Championnat de France 50cc, où Stéphanie Santier gagne la finale à Carole en 96 après une seconde place au Creuzot. 

Il crée le Team Motodepot en 1997 avec une ribambelle de jeunes lyonnais pour les débuts de la Coupe Honda CG : Florent Martinez, Baptiste Curtet, Fabrice Néri et Stéphanie Santier, mais aussi Frédéric et Isabelle Besson, Guillaume Planche... Puis Glenn Talbot en 125cc et Franck Gébelin en 600cc Promosport. Ce team fonctionnera jusqu’en 2003 avec de nombreux pilotes, dont Nicolas Salchaud, puis toujours Azdine Khattabi et Glenn Talbot.
(Photo : Baptiste Curtet, Florent Martinez, Stéphanie Santier, Fabrice Néri, Glenn Talbot, Franck Gébelin)

Et toujours les participations aux 3h de Villeurbanne avec Pierre et Nicolas Salchaud, SébastienScarnato, Azdine Khattabi …. Avec le Conti 50cc de MOTODEPOT, mais maintenant sur le circuit de St Laurent de Mûre (69).(Photo : Jean-Paul Lecointe – Circuit St Laurent de Mûre – 2002) 

1999 : un nouveau départ. En même temps que se déroule le dernier Bol d’Or sur le circuit mythique du Castelet, Jean-Paul ressort un 350 TZ de 1979 pour venir participer au Challenge Olivier Chevallier. Et tout repart ! 

De 2001 à 2005, il participe à des courses en ProClassic, Afamac, ICGP… avec la 350 TZ de 79 et la 750 OW 31. Victoire en ouverture du Bol d’Or 2001 ! 


En 2006, le niveau de l’ICGP 350cc est très relevé (Christopher Rose, Phil Read et son fils, Ian Simpson, Eric Saul…). Il gagne au Mans, avec le record du tour en 1’57’’268, et à Cartagena en Espagne, avec le record du tour en 1’48’’704. Il finit second à Rijeka, en Croatie, et à Cadwell Park en Angleterre, et remporte le titre ! (Photo : Christopher Rose, Jean Paul Lecointe, Michael Russell - Le Mans - 2006) 

En 2007, Jean-Paul Mestre, de Mestre Racing, aide Jean-Paul dans la préparation de la 350 TZ et le titre est de nouveau pour lui en ICGP 350cc ! Il obtient les records du tour sur tous les circuits de la saison : au Mans, où il gagne, avec un 1’55’’240, à Hengelo, victoire et 2’05’’670, à Rijeka et Assen où il termine second mais claque respectivement un 1’41’’435 et 1’56’’941, puis à Spa Francorchamps où il retrouve la victoire avec un record en 2’47’’064.
« L’idée du Continental Circus trotte toujours dans ma tête… avec le championnat ICGP, je m’en rapproche. Il me manque juste le fait de pouvoir en vivre et de ne pas rentrer entre chaque course chez moi. Mais la convivialité et le partage me font penser à cette belle époque ! » Jean-Paul Lecointe 

(photo : podium Spa 2007) 

Cette même année, Jean-Paul fait une pige en Challenge ProClassic à Ledenon, en septembre. Il se met en place un petit jeu de chrono en dehors de la piste : Jean-Paul est chauffé par Pierre Salchaud qui lui annonce que Sarron a fait un 1’34’’7, à Ledenon, l’année de son sacre,  en 1984. Le fils, Nicolas Salchaud, qui participe alors au Promosport en 500 CB, roule en 1’35’’ et charrie JP qui roule en 38’ avec la 350 TZ. Jean-Paul se bat comme un diable et fait sonner un 1’34’’55. Il gagne la manche.
Le lendemain, à MOTODEPOT, Jean-Paul reçoit un fax de Pierre Salchaud :«  Désolé, je me suis trompé… Résultats : 250 Open - Avril 84 – Ledenon
Christian Sarron : 1’37’’4, c’est juste un chiffre inversé !.... ah la mémoire… on vieillit !»

(photo : Ledenon 2007) 

En 2008, toujours à la chasse aux nouveaux défis, Jean-Paul piste le chrono :
« Rijeka est le seul circuit qui n’a pas du tout changé. Même tracé, même goudron !!! Du coup, on court après les chronos de l’époque. Carlos Lavado avait cette moto. Cette époque est mythique pour moi. Mon chrono d’aujourd’hui, 1’40’’520, m’aurait positionné dans les tout premiers en 79 ! Nous ne roulons pas en slick, comme à l’époque, et seules les bosses et pâquerettes sont nouvelles sur la piste !»
(Photo : Poznan) 

C’est son troisième titre consécutif ! Il remporte à Rijeka, en Croatie, avec un nouveau record du tour en 1’40’’520. A Poznan, en Pologne, il gagne avec un 2’11’’387. Il termine 2ème au Mans et à Hengelo, puis 4ème à Cadwell Park.(Photo : Ian Simpson – JPL – Luc Noton - – 2008 ) 

En 2009, il participe à la Sunday Ride Classic avec sa 500 Suzuki Pernod et son 350 TZ, puis à la démonstration d’ouverture du Bol Classic.(Photo : JeanPaul Lecointe et Christian Sarron – SRC – 2009) 

Il gagne les deux piges qu’il fait en championnat VMA, au Mans, et à Nogaro. Donc 4 départs et 4 victoires.
Au Mans, il cale sur la grille et se fait doubler par tous les concurrents. Quand il parvient à démarrer, il n’a en point de mire que l’arrière de la voiture balai… et ça ne l’empêchera pas de gagner. Il est heureux d’accompagner sur ces deux manches un de ses poulains, Nicolas Salchaud, qui lui fait le plaisir de remporter les deux victoires de ces courses et le titre en 600cc Promosport.
(Photo : Jean Paul Lecointe – Le Mans – 2009) 

Il en profite pour se marier, avec Christine, sur la 400RD de 79, toujours là ! 
(Photo : Jean Paul et Christine Lecointe – Mariage 6 juin 2009 – Auvergne ) 

Pour 2010, toujours des défis !!!

350 KR - 2 temps USINE de 1979, bi cylindres en tandem, distributeurs rotatifs, 5 fois championne du monde en 250 et 350 avec des pilotes comme : Anton MANG , Greg HANDFORD , Kork BALLINGTON et des français comme BALDE et GUIGNABODET !
Une moto extraordinaire ! Un bravo et énorme « Merci » à Jean Paul MESTRE pour son travail : monter et présenter cette machine, et surtout la faire courir avec un pilote «fou » comme Jean-Paul Lecointe. 


Quelques anecdotes :« Dans les années 80, la culture moto lyonnaise renvoyait forcément à Jean Paul Lecointe. C’était LA référence. Cette image était aussi véhiculée par le bus, et la bande de copains se déplaçant jusqu’à Ledenon en contournant les barrières de péages pour faute de budget…
Jean Paul Lecointe était et reste « la passion de la moto ». Il n’a pas vieilli, il a toujours la même envie et niaque. Ce qui fait qu’il est toujours présent dans la compétition, et son magasin, après plus de 30 ans. » Alain Tribolet

« C’est Jean Paul qui m’a fait faire mes premiers tours de piste à Ledenon, l’hiver 92 je crois. J’étais censé rouler avec la 350 RDLC Motodepot mais elle était en panne. Rolland Tardif nous a prêté sa 250. Après plusieurs séances, j’ai roulé plus vite que Jean Paul, mais il n’a jamais voulu l’admettre malgré la confirmation de sa compagne ! J
Un autre super souvenir, en mob à Poligny dans le Jura : je gagne au cumul des manches de vitesse et Jean Paul finit 2 ou 3ème. Il n’avait pas vu qu’il avait pété le ressort de la pédale de lanceur et devait donc appuyer comme un sourd dessus pour ressortir des virages. Il avait mal de partout !
»Pierre Chapuis

« J’ai fait mon 1er Bol d’Or grâce à Jean Paul, en 1990. C’était la dernière sortie de la 500 RG Gamma. J’ai fait équipe avec Vincent Sébileau et Patrice Perrin puisque je venais remplacer Jean-Paul qui s’était blessé lors des qualifications. La bielle a cassé à 2 heures du matin… Je me souviens encore l’ambiance dans le bus avec toute la bande. Ils essayaient de me faire manger du saucisson au vin, spécialité apparemment lyonnaise,  alors que je ne bois pas d’alcool !» Bernard Fourcadet

Merci à tous les photographes qui nous ont permis de réaliser ceci, entre autres :
Gérard  Délio de Photopress, Hugues Mallet, les potes, la famille… 


Dossier réalisé par Stéphanie Perrot Santier
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