né à Caen le 29/09/1944
1967 - 1969
Georges est marié et a 1 enfant (motard : GSXR1000). Il habite à Orgeval dans le 78.
C’est dès l’âge de 15 ans que Georges commence à s’intéresser aux deux roues. Il va voir quelques courses et rapidement l’envie d’aller lui-même « s’essayer » sur un circuit le « titille » de plus en plus. Malheureusement pour lui, son paternel, dentiste de profession, a certainement « une dent » contre les deux roues, puisqu’il interdit formellement au fiston de réaliser son rêve. Georges doit donc ronger son frein (à tambour) et continue des études techniques et obtient un CAP de fraiseur puis en 1962 réussit le Bac Technique mécanique automobile et générale. Par contre le démon des deux roues ne le quitte pas et il se « venge » en bricolant et gonflant des mobylettes et autres cyclomoteurs à boite de vitesses : Italjet, Paloma, Peripoli et même la 2CV Citroën de son professeur de fraisage a droit à une bonne « révision » !
A 19 ans Georges décide de s’engager dans l’armée de l’air et il sera muté au service photo et cinéma où il fait des études photos-cinématographiques qui lui serviront plus tard dans sa vie professionnelle (voir CV de Georges). Au bout de 3 années passées dans l’armée, à 22 ans, il revient dans la vie civile et n’ayant plus besoin de la permission paternelle, Georges va pouvoir réaliser son rêve, courir en moto. Il s’inscrit à l’opération « Jeunes Tigres », formule de promotion lancée par Georges Monneret. 1966 sera une année d’apprentissage, car le jeune et fougueux Fougeray, s’il est régulièrement dans « le bon paquet », chute régulièrement, l’empêchant de figurer en haut du classement final. Cette année-là en parallèle des Jeunes Tigres, Georges s’engage dans de nombreuses courses au guidon d’un 50 Paloma trafiquée.
En 1967, Georges décide de se consacrer uniquement aux Jeunes Tigres. il commence cette saison en fanfare, en multipliant les victoires et places d’honneur … c’est l’homme à battre jusqu’à ce jour de juin, sur le circuit de Nogaro, où une grosse chute qui se soldera par un poignet cassé, l’éloigne des circuits pendant plusieurs mois. Il ne pourra revenir que pour quelques courses en fin de saison et terminera finalement 2e du général des Jeunes Tigres, derrière Tujas.
En 1968, Georges s’achète une 250 Yamaha YDS3 qu’il modifie et lui rajoute des pots de détente. Avec cette machine il va tâter de la course de côte et faire quelques courses sur des circuits proches de chez lui, car Georges travaille (voir CV) et il a du mal à concilier son emploi et la course.
En 1969, il décide de racheter la 350 Aermacchi de Georges Monneret qui arrête la compétition. Il teste cette machine lors de sa première course à la côte Lapize. Et dès la première course sur circuit, lors du Critérium International du Mans, sous la pluie, Georges Fougeray se met en évidence en se battant en tête avec les « vieux briscard » du Continental Circus. Malheureusement des ennuis mécaniques le feront rétrograder à la 9e place finale. En championnat de France 350 Inter il va finir 5e du classement final. Cette année-là, Georges commence sa carrière en endurance au guidon de la Norton Gus Khun officielle lors de 1000 km du Mans et du Bol d’Or. Georges se souvient avec émotion de son premier Bol d’or, qu’il terminera, après quelques ennuis, à la 17e place, avec comme coéquipier, Thierry Tchernine.
1974
Cette année 1974 est marquée par la mort d’Alain Renouf lors d’essais sur le Circuit Paul Ricard en début d’année. Cette mort va marquer les esprits des concurrents du 2e Tour de France Moto et c’est finalement Georges Fougeray, son dauphin de l’édition précédente, qui portera le N° 1. Georges fera encore un très bon Tour de France, mais de grosses pénalités le firent terminer à la 9e place finale au guidon de sa 750 Kawasaki. Georges se consolera avec la victoire en circuit et en courses de côte.
Du côté de l’endurance, Georges va réaliser une superbe course aux 24H de Barcelone. Associé à Hubert Rigal sur une 750 Kawasaki « National Moto » d’origine, ils vont se battre en tête de la course. Pourtant, très honnêtement, au départ de la course cette victoire paraissait hors d’atteinte, tant la concurrence était rude. La 1ere heure de course confirmait cette impression puisque la kawa naviguait au milieu du plateau et les arrêts au stand se sont multipliés pas pour des pannes graves, mais pour des incidents liés au fait que le moteur, d’origine, n’a pas été monté sur silent-bloc. On constate, tout à tour, un goujon moteur cassé et deux coudes d’échappement à changer du fait des vibrations moteur. Petit à petit la Kawa remonte dans le classement pour se retrouver 2e au bout de 20H de course. Tous les espoirs sont permis, mais la belle mécanique commence à s’enrayer, la boite de vitesse commençant à donner des signes de faiblesse. Perdant tour à tour les 1er, 3e et 4e rapports, ils finissent au ralenti pour échouer à une honorable 8e place.
1975-1980
En 1975, en endurance, Laverda fait toujours confiance à Georges et le garde comme pilote d’usine avec comme coéquipier un certain Marco Luchinelli. Ils réalisent deux beaux résultats, 6e aux 24H de Barcelone et 3e aux 24H de Liège. Lors de l’épreuve Espagnole, Marco Luchinelli chute et se blesse au bout de 8 heures de course, ne pouvant pas reprendre le guidon, c’est Georges qui terminera la course, seul au guidon … chapeau. Lors de l’épreuve Belge, dans des conditions épouvantables, les deux Laverda d’usine terminent 2e (Gallina-Cereghini)et 3e (Fouferay-Luchinelli) derrière la Japauto de Ruiz et Huguet. Par contre, moins de chance lors du Bol d’Or pour la Laverda N° 45 de Fougeray-Luchinelli.. Au bout de trois heures de course, le pilote italien ramène la moto au stand, joint de culasse cassé, il faudra plus d'une heure pour réparer. C'est Fougeray qui repart et après 3 tours ... c'est la crevaison au garage vert !!! Nouvelle poussette !!!. Peu de temps après c'est un nouvel arrêt pour changer l'alternateur et la batterie. A 21H37, le sort frappe de nouveau, la moto est encore au stand pour refaire une partie du système électrique et on ouvre la culasse ... l’équipage abandonnera un peu plus tard.
Pour le Tour de France Moto, il repart au guidon d’une 400 Kawasaki. Avec l’arrivée d’une nouvelle catégorie, « les 1000 améliorées », la bataille va être rude pour Fougeray et sa « petite » 400 pour se hisser en haut du classement. En effet les grosses machines trustent les places d’honneur . Georges amènera finalement sa kawasaki à une belle 6e place au scratch et à une non moins belle 2e place dans la catégorie 500 derrière la 500 Honda de Vinel. Il remportera le trophée des Courses de Côte et celui des Circuit dans la catégorie 500. Justement dans le championnat de France de course de côtes, Fougeray va truster les victoires (7 fois premier).
VIDEO TOUR DE FRANCE 1976 Film de Georges Fougeray. Numérisation Jean Claude Jacq. Montage Francis Boutet. |
En 1977, au guidon de sa nouvelle monture, une 500 Ducati, il va récolter quelques bonnes places sur circuit et en courses de côte. Pour le Tour de France Motos, c’est également sur une 500 Ducati SD préparée par St jean Motos, qu’il va obtenir une belle 5e place dans sa catégorie et surtout remporter le trophée des courses de côte.
En endurance, il va participer à quelques courses. Aux 24 H de Liège il terminera 8e au guidon d’une Honda-Dholda avec comme coéquipier le Belge Fredo Debraye. Il termine également 9e des 1000 km du Paul ricard sur une 1000 Ducati (ex 1000 km du Mans). Il participe au Bol d’Or avec comme coéquipier Wladeslasl Potockny, mais leur Ducati 900 N° 31 ne fera que 31 tours avant de casser.
VIDEO TOUR DE FRANCE 1977 Film de Georges Fougeray. Numérisation Jean Claude Jacq. Montage Francis Boutet. |
En 1978, Georges change de marque et reçoit tardivement sa nouvelle monture, un 500 Laverda. Avec cette machine peu préparée il décide de participer au tour de France Moto, mais doit vite abandonner sur chute. Par contre il réalise de très belles performances ensuite en course de côte avec cette même machine. A noter que du côté professionnel , Georges est engagé chez Peugeot Cycles (voir CV). On retrouve Georges au départ du Bol d’Or au guidon d’une Laverda, guidon qu’il partage avec Georges Longet, mais comme l’année précédente, l’équipage doit abandonner au bout de 303 tours.
En 1979, Georges Fougeray repart pour une saison au guidon de sa 500 Laverda en courses de côte et sur circuit. Mais son meilleur résultat cette année-là sera la victoire dans sa catégorie lors du tour de France Motos. Lors de cette épreuve il remporte également le « Classement de la Régularité », le « Classement de la Sécurité et du Fair-Play » et le « Prix de l’Elégance »
En 1980, Georges va tirer sa révérence à ce sport qu’il a tant aimé. Il avait commencé à courir sur des petites cylindrées, il va terminer sa carrière sur des 80 cc Peugeot. Avec cette machine il va remporter quelques courses sur circuit et remporter sa classe lors de son dernier Tour de France Moto. La boucle est bouclée. Georges a marqué le sport moto français pendant près de 15 ans. Personne n’oubliera ce pilote élégant (dans la vie et sur une moto) et sa combinaison orange restera à jamais dans la mémoire collective de notre sport. On revoit Georges avec plaisir lors de certaines manifestations de motos classiques. Il n’a pas perdu de sa passion et il il sait si bien nous en faire profiter … merci Georges.
Francis BOUTET