né le 23 décembre 1951
"Je m'appelle Jean-Paul Boinet, né le 23 décembre 1951 sous le signe du Capricorne, juste un an avant mon ami Patrick Pons. Je mesure 1m80 pour 80 kg ce qui est un peu trop pour les petites cylindrées 125 et 250. Inutile que les constructeurs cherchent à gagner quelques centaines de grammes sur le poids d'une moto si le pilote pèse 20 kg de trop. Ma machine préférée pour la vitesse est la TZ 700 Yamaha, mais je ne dédaigne pas le tout terrain que je pratique fréquemment pendant l'hiver avec une 250 KTM. Pour le tourisme, que je pratique assez peu en moto, c'est à la 900 Kawasaki que vont mes préférences. J'aime le confort et le luxe mais je m'accommode fort bien de ma caravane pliable lorsque je me déplace sur les circuits avec mon mécanicien Jacky Germain. En société, je passe pour être assez drôle, du moins on me le dit, d'ailleurs s'il y a des types que je n'aime pas, ce sont bien les soi-disant amuseurs qui ne font rire personne.Je ne fume pas mais j'aime assez boire un (ou deux) Bordeaux rouge, s'il n'est pas trop coupé. Pour la musique, mes goûts vont sans hésitation à la pop music et aux Beatles en particulier, sans pouf cela ignorer la musique classique et Mozart. s'il me fallait trouver une formule pour me qualifier je dirais que je ne suis pas trop sérieux, sauf sur les circuits."
JEAN PAUL BOINET
Interview, donné pour le livre « Les grands de la moto – Editions PAC – 1975 »
de Remi Fernandez et Michel Leblond
ENFANCE
Jean Paul est né en 1951. Ses parents employés dans le commerce de volailles et gibiers, des grands parents travaillent trop pour s'occuper de Jean Paul et ils confient alors leur fils à une tante qui habite Fontenay aux Roses. Les parents habitent Châtillon sous Bagneux, à quelques kilomètres de Fontenay, ce qui permettra au jeune Jean Paul d'aller rendre visite plusieurs fois par semaine à ses parents. Jean Paul donne toute satisfaction à sa famille, si ce n'est un problème d'asthme qui vient "gâcher" son enfance. Cette maladie et ses huit années consécutives en cures à la Bourboule vont perturber sa scolarité. Entre temps ses parents, à la suite du décès du grand père sont devenus "patrons" et ont pu reprendre leur fils de 14 ans dans la maison familiale de Saint Michel sur Orge. Son état de santé s'améliorant il met les bouchées doubles pour rattraper le retard perdu au collège et obtient finalement son BEPC. Il poursuivra ses études à Juvisy sur Orge, puis à Corbeil où il entre dans une section commercial. Il obtient son bac B en 69 alors qu'il a déjà mis le doigt dans l'engrenage de la course.
DEBUT EN MOTO
A Saint Michel sur Orge, Jean Paul sort avec le fils du cordonnier d'en face, Serge Didiot. Leur principale sortie est l'autodrome de Montlhéry qui se trouve tout près. Pourtant au début ce sont les courses de voitures que le jeune Jean Paul aimait voir tourner. Il aimait surtout la compétition, auto, moto, ski, tout ce qui pouvait aller vite. Vers l'age de 16 ans toute la famille déménage à Montlhéry et c'est à cette époque qu'il se fait offrir, difficilement, sa première moto, une 125 Kawasaki. Près de chez lui se trouve un magasin garage, Stand 14, où il rencontre un garçon nommé Christian Ravel, qui avait déjà commencé à courir en moto et était champion de France sur une Yamaha prêtée par Weiss. Jean Paul et Christian devinrent alors amis et lorsque que Christian courait avec la Vélocette de Robert Leconte, c'est M. Boinet qui prêtait sa remorque pour transporter la moto. Une véritable "bande" commençait à se former, écumant les boites de la région et roulant ensemble à moto. Il y avait également Didier Somia, Chrisitan roulait sur une 650 Triumph Trophy et Jean Paul s'était payé une 350 Kawasaki Avanger. Mais à force de voir courir son copain Christian Ravel, il décide de se lancer lui aussi dans le grand bain. En cachette avec des économies il s'achète une 250 Suzuki et avec l'aide de Christian il réussit à convaincre ses parents et il s'inscrit au Critérium des Sports de Montlhéry et pour sa première course, il termine 4e... Après avoir renoncer à ses études de droits pour une sombre histoire de PV, Jean Paul a choisi son destin, il ne sera pas magistrat, mais pilote de moto.
1970 - LES DEBUTS EN OSSA
Avec l'aide de M. Seurat, importateur Ossa, Jean Paul va effectuer la saison 70 en 250. Il participe aux 250 cc sur une Ossa et aux 125 cc sur une 125 Montesa ex-Moser. En effet Daniel Moser était un ami de la bande et il ne courrait pas cette année là, sa moto était en fait une Villa avec un cylindre horizontal refroidie par eau. En 125, face aux premières Yamaha kittées et à cause de son poids, Jean Paul a beaucoup de mal. Il réussit tout de même à se classer 4e au championnat de France. Pour les 250, la Ossa n'est pas fiable et casse course après course. La seule course, où la Ossa ne trahi pas son pilote, c'est "le Premier Pas Dunlop" qui se courrait en 2 manches. Jean Paul gagne la 1ere manche et "tient tête" deux tours à Chevalier sur une TD2 avant de serrer dans la ligne droite. Cette année là il sympathise avec Christian Léon qui courre sur le même matériel et il arrive aux 2 pilotes d'échanger leur moto. A cette époque c'est Jacques Rittaud qui assure la préparation de la moto où l'improvisation rejoint le folklore et le matériel est bien souvent bricolé.
1971 - LA MALCHANCE
Pour 1971, Jean Paul décide de mettre toutes les chances de son coté et il achète ce qui se fait de mieux pour l'époque, une Yamaha TD2 et une TR2, désirant s'aligner en 250, 350, 500. Pour financer sa saison il est sensé aider ses parents dans leur affaire de volaille... mais il a beaucoup de mal pour se lever à 5 heures du matin pour faire les marchés. Peu avant le début de la saison, il décide de faire des essais à Montlhéry, mais au bout de deux heures de roulage, Jean Paul se retrouve à l'hôpital, plâtré à la jambe droite et à l'épaule. C'est en voulant négocier trop vite "les Biscornes", un S qui se prend "normalement" à 130-140, que Jean Paul s'est "envolé" au guidon de sa TR2. Cette chute l'immobilise 2 mois et de retour chez lui il doit de nouveau respecter une quasi immobilité. En juillet alors qu'il commence à voir le bout du tunnel, une terrible nouvelle le jette dans une nouvelle dépression, son ami Christian Ravel vient de se tuer au GP 500 de SPA. Au mois de septembre c'est la rééducation qui commence. A la fin il se rend à ses séances en moto, puisqu'il vient de s'acheter une Kawasaki S2. Après ces terribles épreuves, Jean Paul vends ses motos (ce qu'il en reste), achète une Alpine et décide de se lancer dans les rallyes automobiles. Lors de sa première course, le "Rallye des Lucioles", à cause d'une erreur de son copilote, il part à la faute et effectue plusieurs tonneaux, mais grâce aux arceaux et aux sangles le pilote et le co-pilote sortent indemnes de l'Alpine. Jean Paul "conclue" cette année noire par un autre accident de la route, avec une Lamborghini Miura...
1972 - RETOUR VERS LA MOTO
Jean Paul renoue des contacts avec la moto par l'intermédiaire de M. Laprie concessionnaire Honda (Vésinet Sport), qui prépare une 750 pour les "10 Heures de Montlhéry", il propose donc le guidon à Jean Paul qui fera équipe avec Daniel Rouge. Malgré des ennuis de radiateur d'huile ils terminent 4e. Encouragé par ce résultat Jean Paul décide d'acheter une 250 Yamaha TD3 refroidie par air. Mais de nouveaux problèmes mécaniques viennent perturber sa saison et comme Jean Paul n'y connaît rien, il commence à se désespérer, quand il rencontre à Alésia un sorcier de la mécanique, Jacky Germain qui s'occupait des motos de Claude Ben El Hadj. Les deux pilotes s'entraînent ensemble et peu à peu, Jean Paul progresse. En fin de saison il termine 4e d'une course à Montlhéry derrière Rougerie, Chevalier et Ben El Hadj.
1973 - EN DE BONNES MAINS
Jean Paul intègre l'écurie "La Moto Castrol" dont le chef de file est Thierry Tchernine et le 3e pilote est André Kaci. Le journal "La MOTO" et les huiles "CASTROL", mettent à la disposition des pilotes des TD3 et l'assistance technique de Jacky Germain. Pour l'endurance Jean Paul fait équipe avec Kaci chez Honda. La saison 73 est bien meilleure. A Chaumont, sous la pluie, il gagne en 350 en battant Tchernine. En Grands Prix 500, à Jarama en Espagne, il termine 9e alors qu'il est tombé en panne d'essence peu avant la fin, c'est Phil Read qui gagne la course.
1974 - LA RENCONTRE AVEC LA 700 YAMAHA
En ce début 1974, Yamaha lance une info qui sera une véritable "bombe" dans le monde des privés. En effet le constructeur japonais décide de commercialiser une compétition client capable de se battre pour la victoire en catégorie 750. L'importateur français, Sonauto, pourra bénéficier de 4 ou 5 machines, pas une de plus. Deux sont déjà réservées pour les pilotes "officiels", Bourgeois et Pons et une troisième est prévue pour le pilote "Gauloises" Olivier Chevalier. Pour qui seront les 2 dernières ? Jean Paul fera des "pieds et des mains" auprès de Jean Claude Olivier pour en avoir une ... et il l'obtiendra. Grâce à son contrat avec un groupement d'auto écoles, CFR, Jean Paul peut se lancer dans l'aventure de Daytona. Course mythique de début d'année (10 mars) qui voit s'affronter à plus de 300 km/h les meilleurs pilotes de 3 continents. La machine n'est disponible que 2 semaines avant la course, ce qui laisse peu de temps à Jacky Germain pour la préparer. Le système Zénith de ravitaillement rapide ne sera donc pas installé et fera perdre de précieuses secondes à Jean Paul lors de la course. Lors des essais Jean Paul se qualifie dans le 2e groupe (le départ est donné en 3 groupes). Après avoir rapidement rattrapé le 1er groupe, Jean Paul termine à une très honnête 15e place (et 1er privé). Dans la foulée Jean Paul accumule les bons résultats en 750 (championnat de France et meeting inter). Il termine 4e à Rouen, 4e au 200 Miles Paul Ricard et gagne les courses de Nivelles, Paul Ricard et Karland pour devenir Champion de France Trophée 750. Jean Paul ne coure pas seulement sur sa 750, il obtient quelques bons résultats en Grands Prix (10e en 500 au GP d'Autriche et 10e en 250 au GP d'Italie). Il s'aligne également au Bol d'Or sur une Japauto officielle en compagnie de Thierry Tchernine, une panne d'essence ruine leurs efforts. Ensuite Jean Paul se consacrera surtout à la catégorie 750 jusqu'à la fin des années 1970, avec encore quelques belles courses en mondial (7e en Grande Bretagne 1977) et son titre de Champion de France 750 en 1978. L'image qui reste de Jean Paul est celle d'un "gentleman-rider", spécialiste de la TZ 700 et 750 et roi des meetings inters avec une autre "grosse pointure" de l'époque, le magnifique René Guili...
Juillet 2004
Jean Paul remporte le 2e Bol d'Or Classic avec son coéquipier, Jean Claude Chemarin.
2004 - Participation au Moto Tour
Avec jean Claude Chemarin, les 2 amis se sont associés pour participer au Moto Tour 2004. La mécanique et l'assistance sera confiée à MONSIEUR Jacky Germain. Il fut le préparateur des plus grands : Pons, Sarron etc... et a 68 ans continue à vivre sa passion comma à 20 ans. Pour ce Moto Tour il s'occupera des 2 Yamaha 350 RDLC, répliques de celle préparée par Jacky pour Hubert Rigal pour le Tour de France Moto 1981. Ils seront soutenus par le concessionnaire " Essonne-Motos". Mais comme le dit Jean Paul : " Notre objectif est avant tout de participer, de terminer l'épreuve et de se faire plaisir en partageant avec le public notre passion de la moto." lire le compte rendu
2005 - PRO CLASSIC sur Godier Genoud
"J'ai participé Dimanche dernier à ma première course avec une Godier-Genoud 1000cc à Dijon en catégorie Pro Classic, et pour une première, "bingo"( voir le site: http://proclassic.free.fr/ ), j'ai gagné la course devant Alain Genoud. Nous avons eu un temps épouvantable, 4° et pratiquement de la neige fondue, un bon entraînement pour le Moto Tour. La prochaine course sera les 7/8 Mai à Carole." " Des nouvelles de Carole Pro Classic : Re.Bingo....1ère place en unlimited avec la 1000 Godier-Genoud devant Christian Vite sur Ducati et 3ème Alain Genoud sur Godier Genoud. Beau temps, public chaleureux, enfin le bonheur... Jean Paul
2005 - Participation au Moto Tour (Dark Dog Tour)
Dans le cadre de l’écurie GODIER GENOUD Classic Compétition, Jean-Paul BOINET et Didier KALUZA seront au départ du Dark Dog Tour 2005 au guidon de Godier Genoud 1135 préparées par Godier Genoud R&D. lire le communiqué officiel Jean Paul Boinet, remporte le Dark Dog Tour 2005 (catégorie classique) au guidon de sa Godier Genoud.
PALMARES
1969
: 4e Critérium des Sports 250 à Montlhéry (Suzuki)
1970
: 1er Premier Pas Dunlop à Montlhéry (250 Ossa)
: 1er Côte de Belbeuf 250 (Ossa) et 500 (Kawasaki)
: 4e Championnat de France National (125 Montresa)
1971
: 1er Côte Lapize (250 Ossa)
1972
: 4e des 10H de Montlhéry (Honda 750)
: 4e des 1000 km du Mans avec André Kaci (Honda 750)
: 9e du Trophée du Million à Magny Cours (Yamaha 350)
: 4e Coupes du Salon (Yamaha 250)
: 4e Trophée d'Hiver Magny Cours (Yamaha 350)
1973
: 45e du Championnat du Monde 500 cc (9e en Espagne sur 350 Yamaha)
: 1er Chaumont en illimited (Yamaha 350)
: 5e des 1000 km du Mans avec André Kaci (Honda 750)
1974
: 45e du Championnat du Monde 250 cc (10e en Italie)
: 35e du Championnat du Monde 500 cc (10e en Autriche sur TZ 350)
: 15e des 200 Miles de Daytona (1er privé)
: 4e à Rouen (TZ 750)
: 4e des 200 Miles Paul Ricard (TZ 750)
: 9e du Trophée du Million à Magny Cours (Yamaha 350)
: Champion de France 750 (1er à Nivelles, 1er Paul Ricard, 1er Karland)
1975
: 53 e du Championnat d'Europe 750 cc (10e en Italie)
1977
: 33 e du Championnat du Monde 750 cc(7e en Grande Bretagne)
1978
: 32 e du Championnat du Monde 750 cc (9e en Autriche et en Espagne)
: Champion de France 750
2004
: Vainqueur du Bol d'Or Classic avec Jean Claude Chemarin (750 TZ)
2005
: Vainqueur du Moto Tour (catégorie Classic) sur Godier Genoud.
2006
: Vainqueur de la manche d'Albi du Championnat de France de Motos Anciennes (750 TZ)
: Vainqueur du Challenge internationale Moto Revue TZ, couru en ouverture du Bol d'Or (750 TZ)
2007
: Vice Champion de France VMA sur 750 TZ
: Vice Champion d'Europe des Rallyes (IRC) catégorie Classic
: Vainqueur du Moto Tour Classic (IRC)
RESULTATS 750 CC
1975 : termine 53 e du Championnat d'Europe 750 cc (10e en Italie)
1977 : termine 33 e du Championnat du Monde 750 (7e en Grande Bretagne)
1978 : termine 32 e du Championnat du Monde 750 (9e en Autriche et en Espagne)
VIDEO INTERVIEW Interview Jean-Claude Jacq - Montage Francis Boutet |
CLIP VIDEO MONTAGE FRANCIS BOUTET |