Photos Manfred Mothes
http://www.highsider.com/textlager/france_textlager/Balde_80_01.htm
né le 29 novembre 1950 à Mulhouse
Jean-François Baldé est né le 29 novembre 1950 à Mulhouse, où il a habité jusqu'à l'âge de 13 ans, avant de déménager à Hyères. Désormais responsable en Europe des relations techniques et de la vente d'une marque de carburant américain, il a été consultant sur TMC pour les grands prix moto après l'avoir été sur La Cinq.
Pour la saison 2001-2002, Il commente les GP 500 pour France Télévision.
Jean François Baldé a fait de la compétition durant vingt ans, de 1969 à 1989. Il a participé à 200 grands prix, montant cinq fois sur la plus haute marche du podium - en Argentine, en France, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Afrique du Sud - et une quinzaine de fois sur les deux autres. Il peut ainsi se targuer d'un palmarès qui fait bien des envieux : une fois deuxième du championnat du monde de vitesse 250 cc derrière l'Allemand Anton Mang, trois fois troisième de ce même championnat du monde de vitesse, en 250 cc mais aussi en 350 cc, et trois fois premier du championnat de France - une fois en endurance et deux fois en vitesse dans les catégories 250 cc et 500 cc.
Il se fait très vite un nom sur le plan national mais sa carrière internationale fut longue a se dessiner.
Il débute la compétition en 1968 au guidon d'une 250 Suzuki et en 1970 il obtient le soutien de l'écurie Guignabodet qui lui prête des motos en endurance et en vitesse.
Jusqu'en 1975, il obtient de bon résultats en endurance sur Kawasaki et ne courre en vitesse qu'en France par manque de compétitivité de ses machines.
S'il se lance dans les GP en 1976 (Yamaha), ce n'est qu'en 1977 qu'il commence à obtenir de bons résultats lorsqu'il obtient enfin une bonne moto (Kawasaki).Il dispute alors le championnat 250, 350 et 750.
C'est en 1980 que Baldé obtient ses meilleurs résultats. Il brigue régulièrement les podiums des Grands Prix et au final il obtient la 3eme place du championnat du monde 250, derrière Mang et Ballington eux aussi sur Kawasaki. Il obtient également une superbe 3 eme place au final mondial 350. Malgré ces bons résultats Jean François Baldé court après sa première victoire.
1981 verra ce rêve se réaliser. En effet dés le premier GP de la saison, en Argentine, il remporte sa première victoire en 250 et vise le titre. Il se battra toute la saison contre Anton Mang, également su Kawa. Mais c'est l'allemand qui coiffera la couronne mondiale. En 350 il termine l'année en
3e position.
En 1982, il espère encore remporter le championnat en 250 et surtout en 350 (dernière année). Il effectue une superbe saison, étant même très longtemps le leader da la catégorie 350. Mais de nouveau Mang le coiffe sur le poteau. Les années suivantes seront plus difficiles. Sa kawasaki n'étant plus compétitive il court en 1983 sur les motos de l'écurie Chevalier, un accident à mi saison (ligaments d'une jambe arrachés) le met hors course pour le reste de la saison.
En 1984 il intègre l'écurie Pernod pour piloter la 250 construite en France. Il effectue une belle saison en 1988. Il quitte la compétition à 39 ans en 1989.
SOUVENIRS |
"Je me rappelle mon premier accident de deux-roues. J'avais une dizaine d'années, je jouais avec un copain en face de la gare de marchandises, rue Josué Hoffer, et j'étais... à patinette. J'ai été fauché par une voiture. J'en porte encore les traces !
... Je garde de bons souvenirs de ces années passées en Alsace. J'y reviens d'ailleurs de temps en temps, parce que ma sœur, Josette, y habite toujours. Elle est professeur de dessin à Molsheim. Lorsque je courais encore, j'allais généralement la voir lorsque je participais au Grand Prix d'Allemagne, qui se disputait encore sur le circuit d'Hockenheim. ...
J'ai été attiré par la moto dès ma plus tendre enfance. J'ai d'emblée été séduit par le bruit du moteur que j'essayais d'imiter en mettant une pince à linge et un bout de carton dans les rayons de mon vélo. J'ai eu ma première Mobylette alors que je n'avais même pas quatorze ans. Mon père m'avait pourtant interdit de m'en acheter une mais je m'en suis procuré une vieille, à 50 francs, en douce... Et je me suis fait remonter les bretelles ! ... J'ai toujours adoré la mécanique. Du coup, je n'arrêtais pas de démonter et de remonter ma Mobylette. Je me procurais un tas de pièces, que j'étalais sur le trottoir, devant la petite épicerie de mes parents. J'essayais d'améliorer le moteur de mon deux-roues et j'y suis peu à peu parvenu. Tous les jeunes du quartier venaient me voir pour me demander de faire la même chose sur leurs Mobylettes... qui venaient rejoindre mes affaires sur le trottoir.
COUP DE FOUDRE
J'ai eu mon premier coup de foudre lorsque j'ai découvert le Solex : se sentir propulser sans avoir à pédaler mais simplement en tournant une poignée de gaz, ça m'a donné l'impression de décoller ! J'ai eu un autre coup de foudre lorsque j'ai testé ma première moto, une 500 AJS : l'accélération était fabuleuse, c'était comme si j'allais directement sur la lune ! Et puis je pouvais enfin dépasser les voitures qui, avant, me doublaient toujours. ... A seize ans et demi, j'ai réuni toutes mes économies et j'ai emprunté un peu d'argent à mes parents pour m'acheter une 500 Norton. A cette époque, à la fin des années 60, il n'y avait que quelques motos à Hyères et les gens regardaient toujours passer les motards d'un drôle d'air. Ils devaient penser à la chanson d'Edith Piaf et tous nous prendre pour des marginaux ! ... C'est à ce moment que j'ai décidé d'aller voir ailleurs pour améliorer les performances de mon deux-roues. Un matin, j'ai pris un petit sac et je suis parti à l'aventure... en Angleterre. J'ai passé un mois là-bas. Et je suis revenu à Hyères avec la plus belle moto du monde !
GRÈVE À NOGARO
Je voulais toujours aller plus vite. Il y avait vers Saint-Tropez un circuit où j'allais souvent m'entraîner avec des copains. Gilles Guignabodet, un ancien pilote qui nous emmenait là-bas, a trouvé que je ne m'en sortais pas trop mal et il m'a préparé une moto de course. Il m'a demandé de courir pour lui. Mes parents ne s'y sont pas opposés parce qu'ils ne s'imaginaient pas ce qu'était réellement la compétition. S'ils en avaient eu la moindre idée, ils me l'auraient sans doute interdit ! ... J'ai pris une licence et j'ai fait mes grands débuts à Monthléry, où j'ai d'ailleurs gagné. Je me souviens que "L'Équipe" avait titré : "Baldé en vedette sous la pluie"... C'était le premier article qui m'était consacré... et le début de ma carrière. J'ai eu de la chance parce que j'ai été suivi par mes copains d'enfance qui sont devenus mes mécaniciens. Maintenant, ils font tous partie de grandes écuries. ... Ce qui m'a le plus marqué durant ma carrière, c'est... une grève des pilotes qui prétendaient que le circuit de Nogaro était dangereux alors qu'il ne l'était pas tant que celui du Salzburgring, sur lequel ils avaient couru la semaine précédente. C'est Marco Lucchinelli, pilote numéro 1 Honda, qui avait lancé le mouvement. Ça a été un week-end noir pour moi : j'attendais cette course depuis longtemps et j'ai quand même couru. J'ai gagné, mais comme il manquait un certain nombre de ténors, je n'en ai pas vraiment profité : la victoire n'avait pas la même saveur que d'habitude.
PLUS BELLE VIE DU MONDE
Tout n'a pas toujours été facile. La chose la plus dure, à mes yeux, c'était la recherche des sponsors. Je passais tous mes hivers à donner des coups de téléphone à droite et à gauche, à attendre des réponses qui n'arrivaient pas, avec un budget bloqué jusqu'au dernier moment. C'était chaque fois l'enfer. Quand j'ai arrêté de courir, j'ai passé le plus bel hiver de ma vie ! ... Mais je ne vais pas me plaindre, j'ai bien gagné ma vie. Le problème, maintenant, c'est que l'argent déforme tout. Il y a les bagarres sur la piste, bien sûr, mais aussi les rivalités, souvent verbales, en dehors de la piste. C'est dommage. Il n'y a plus cette camaraderie et ce sentiment de pureté qui existaient à mon époque, lorsqu'il y avait des courses de scooters dans le paddock et que les pilotes jouaient ensemble au foot après les essais. ... J'ai quitté la compétition en 1989. J'avais déjà 39 ans. Je dois d'ailleurs être l'un des rares pilotes à avoir tenu le choc jusqu'à cet âge avancé ! Je suis resté plusieurs mois chez moi, à vivre d'une autre passion, la restauration de véhicules anciens, motos et autos. J'ai notamment une Jaguar E, que j'ai remise en état en 2500 heures de travail et que j'utilise une fois tous les quinze jours pour qu'elle ne s'abîme pas. ... Lorsque je regarde en arrière, je n'ai aucun regret. Ma carrière a été quasi parfaite, si ce n'est que je n'ai pas été champion du monde, et je m'en suis sorti indemne. Je souhaiterais à tout le monde de vivre ce que j'ai vécu. La plus belle vie du monde." Jean-François Baldé, ici lors des Coupes Moto Légende en mai 1999, sur l'anneau mythique de Monthléry : " Lorsque je regarde en arrière, je n'ai aucun regret. Je souhaiterais à tout le monde de vivre ce que j'ai vécu. La plus belle vie du monde." (Extrait des "Dernières Nouvelles d'Alsace") Sandrine PAYS
PALMARES VITESSE - Championnat du Monde de Vitesse
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