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HISTOIRE DE LA COUPE KAWA

J’ai encore en tête, la musique des disques couinant à l’entrée du virage de la Tour et ensuite comme un bruit de ferraille qui frotte sur le goudron brûlant du Castelet. Ils étaient 4 de front au freinage, l’un est parti de l’arrière et termine sa course sur le ventre, un autre s’est fait une équerre quand à force de prendre de l’angle, il a touché brutalement et a levé la roue arrière de son 400 S3, les deux autres passent un peu en vrac, mais se mettent aussitôt en « limande », les fesses en l’air pour aborder la ligne droite des stands… Nous sommes en 75 et je viens au Castelet pour la première fois (1ere année du MJ 200) et je viens de voir ma première course de la Coupe Kawa. Depuis, à chaque fois que j’allais voir un Grand Prix ou un MJ 200, il y avait deux courses que je ne ratais JAMAIS : les Grand Prix et la Coupe Kawa. Francis 

Commentaire du photographe Gérard Délio (PHOTOPRESSE) qui a pris cette photo
"C’est au Ricard au virage du Pont, le pilote en blanc qui se retourne est Jean Jacques Agosti de Lyon. Le pilote a terre, je crois qu’il s’agit de Jean Pierre Merlin d’Aix, celui qui le percute est Alexandre Marquès de Marseille, et celui qui va percuter le tout est Bertrand Piaton de Lyon aussi . il gagnera la coupe Kawa un peu plus tard. Tout le monde se relèvera, il y a juste un doigt de pied un peu écorché. Cette photo fait partie d’une série de 10 concernant cette chute. A l’époque les vibreurs étaient de vrai tremplin."

Les année de légende 1971 - 1978 

Cette coupe de marque est née en 1971, dans l’esprit de Xavier Maugendre le patron de la SIDEMM (importateur Kawasaki), qui s’inspira fortement d’une épreuve auto créée 2 ans auparavant, la coupe R8 Gordini. Moto Revue et à sa tête le légendaire Jean Claude Bargetzi s’associa aussitôt au projet. Xavier Maugendre Moto Revue La première course se déroule à Bourg en Bresse le 1er mai 1971. Il y avait 43 engagés et 29 participent à la finale sur la machine choisie à l’époque la Kawasaki 350 A7 Avenger. Certains sont arrivés par la route avec la machine qu’ils vont piloter en finale. D’autres ont quitté le boulot, arrimé l’A7 dans la Deudeuche, effectué des centaines de kilomètres, planté la toile de tente en pleine nuit, dormi qu*elques heures et les yeux encore pleins de sommeil ont attaqué les premières séances qualificatives sans connaître le circuit ! Pourtant déjà la première année certains pilotes se font déjà aider par des concessionnaires, c’est le cas de Meyer (le futur vainqueur). Les pilotes de pointe étaient Alain Meyer, Michel Fabre, Jacques Gonthier (vainqueur des 2 premières courses), Marc Voisin, Gilles Mallet (journaliste à Moto Revue, avant de partir travailler à Moto Journal et ensuite fonder Moto Verte !!!) 

1971 : Le classement final sera 1er Meyer, 2e Fabre, 3e Mallet. 

En 1972, la machine change, c’est dorénavant la « fabuleuse » 350 S2 (3 cylindres) qui va servir aux apprentis champions. Il y a deux fois plus d’engagés et les organisateurs sont obligés de créer 2 groupes. Après 3 courses « qualificatives » ce sont finalement 45 pilotes qui disputeront les 7 courses restantes. Cette année là c’est un certain Patrick Pons qui remporta l’épreuve, mais ce ne fut pas si facile puisque jusqu’à la dernière course ce sont 4 pilotes qui auraient pu l’emporter, dont les plus « féroces » adversaires de Patrick se nommaient, William Gougy, Denis Poulet, Patrick Stadler, Jean Pierre Frisquet (le journaliste surnommé « Zinzin »).

En 1973, les organisateurs gardent la même machine mais devant le nombre d’inscrits (125) sont obligés de faire 3 groupes. Cette année là on voit l’implication de plus en plus importante des concessionnaires. Dunlop créé un challenge récompensant les meilleur des jeunes pilotes (1ere année de licence) et rejoint ainsi comme « sponsor » de la coupe une autre grande marque Motul qui offre à tous les concurrents les lubrifiants.
Le vainqueur de cette année 73, est Jean Claude Meilland. Le classement final est : 1er Jean Claude, Meilland, 2e Louis Garron, 3e Frédéric Amarolli, 4e Thierry Noblesse. Et d’autres noms font leur apparition tels, Bernard Sailler, les frères Garnier et un certain Hervé Guilleux futur pilote de Grands Prix qui a entre autre piloté la BUT. 


1974 voit l’arrivée de la 400 S3. Ce sont  toujours 3 groupes de qualification qui vont disputer les 3 premières courses. Ensuite les 45 finalistes vont s’arsouiller pendant les 7 courses restantes et il a fallut attendre la dernière course au Castelet pour départager les prétendants, parmi lesquels émergent : Michel Baloche (futur pilote d’usine de la 125 Motobécanne), Hervé Guilleux, Jacques Agopian, Jean Louis Albera, mais c’est finalement Bernard Sailler qui décroche la timbale.

1975 marque une nouvelle évolution de la Coupe. Formule de promotion incontournable pour l’apprenti pilote, elle voit cette année là 275 engagés ! De cette affluence est née une formule de sélection devenue légendaire : les journées K, qui se déroulent pour cette première année à Magny Cours. 135 pilotes sont alors sélectionnés, *ils seront ensuite répartis dans 3 groupes comme les années précédentes. Pour les courses finales ce ne sont plus 45 pilotes qui sont retenus, mais 60 et des essais qualificatifs seront systématisés avant chaque course.
Certains pilotes se « professionnalisent » avec l’arrivée de gros concessionnaires (Pipart, Gavory, Follie Méricourt, Elite Motor…) et de nouveaux sponsors apparaissent. Gurtner créé le « Boisseau d’Or » et les casques AGV introduisent leur propre challenge.
Cette année là la Coupe « s’internationalise », par la création du Trophée Europa, qui oppose les meilleurs Kawa-boys français à une sélection de jeunes pilotes belges sur 2 courses : en lever de rideau des 24 H de SPA et du BOL. (voir la course du BOL 75) 

Le grand vainqueur de cette année 1975 est Eric Saul qui coiffe Denis Boulom lors de la dernière course à Karland et c’est un petit gars des PTT qui monte sur la 3e marche du podium, Christian Sarron. D’autres noms font leur apparition dans le classement de la coupe 75, Christian LeLiard (6e) et Thierry Espié (8e). Le trophée Europa est remporté par Michel Joly. 

1976, toujours plus fort, puisque ce sont 330 jeunes loups qui vont s’affronter pour les journées K à Magny Cours. Dés le début des courses finales ce sont 3 pilotes qui émergent du lot : Christian LeLiard (futur pilote de GP et de la célèbre ElfE),
Jean Pierre Merlin et Thierry Espié (pilote de GP). Au final c’est LeLiard qui gagne cette coupe 76. Jean Pierre Merlin quant à lui remporte le trophée Europa.

1977, c’est l’apothéose avec 380 pilotes présents pour les journées K disputés cette année sur le Circuit Paul Ricard. 180 pilotes vont être sélectionnés et ensuite être répartis en 3 groupes de 60, toujours pour 3 courses qualificatives puis pour sept courses finales pour les meilleurs.
Ce sont deux « nouveaux » qui vont terminer en tête de l’épreuve 77. 1er Marc Fontan et 2e Jean Lafond (1ere année de licence). A noter les noms de Bruno LeBihan, Pierre Etienne Samin…. 

1978 est la dernière à voir évoluer les 3 cylindres, pour les « puristes », après 78 ce n’est plus la Coupe Kawa. On note aussi une baisse sensible des engagés : 225. C’est Pierre Etienne Samin qui coiffe le casque de Samouraï. 

Les année de la fin 1979 - 1982 et 1989 - 1993 *
 
Les années suivantes c’est le valse des machines. 1979 c’est la 650 C qui est choisie, le nombre de concurrent tombe à…45 et c’est Gérard Petit qui gagne cette édition 

En 1980, avec l’arrivée du nouveau permis, la 650 est abandonnée au profit de la Z 250. Cette machine sera adoptée pour les années 1980, vainqueur Bernard Piaton, 1981, vainqueur Jean Patrick Vella et 1982, vainqueur Bruno Bonhuil. 

Après 1982, c’est l’arrêt de la Coupe pendant six ans, il a fallut attendre 1989 et l’arrivée de la 250 KR1 pour retrouver la Coupe qui durera jusqu’en 1993. 

Bibliographie :  

Moto Légende N° 58 de mai 1996 et le fabuleux livre d’Eric Breton : « Kawasaki 3 cylindres, 2 temps, 1 légende » et Merci à Gérard Délio PHOTOPRESSE et MICOU MONTANGE pour leurs photos

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