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André Gouin

Photo Gérard Délio

né à La Palisse (Allier) le 24 septembre 1955 

Rapide, fiable, déterminé, le parcours d’André Gouin est celui d’un pilote des années 70 et du début des années 80. 

Toujours très actif aujourd’hui tant dans son univers professionnel que dans la moto, André est l’un de ces hommes de fer qui ont écrit la grande Histoire de notre passion commune. Une histoire avec joies et peines au quotidien. 

François Gomis, qui a côtoyé André sur les pistes, nous retrace la carrière de ce pilote avec la complicité d’Olivier de la Garoullay qui avait consacré à l’époque un long article à André dans la revue de la FFM. 

André Gouin : un privé, un vrai ! 

La moto a toujours fait partie de l’univers d’André Gouin. Son grand-père, représentant de commerce, faisait ses tournées en moto et son père fut un bon coureur de moto. Un père qui avait un garage auto et agricole à Saint-Pierre-Laval dans l’Allier. André est donc tombé dedans tout petit ! C’est donc très logiquement qu’il va passer son B.E.P.C. et son C.A.P. de mécanicien automobile en étant dit-il « pas trop loin du radiateur » !
Pourtant le contexte familial est moins propice qu’il n’y paraît puisque son frère aîné a perdu la vie pendant la guerre d’Algérie. Mais André a décidé d’assouvir sa passion, même si elle est dangereuse.
C’est avec son presque frère Jean-Michel Vincent et sa Morini qu’André fait ses premières armes au guidon d’une Flandria. Mais sa première vraie moto est une 125 Terrot. Et, à 56 ans, André attaque encore le bitume au guidon d’une Yamaha 250 TZ de Grand prix de 1984. Entre ces deux machines, une sacrée carrière commencée en compétition en 1974 à Nogaro en Coupe des 4 saisons avec une Yamaha 250 RD (il terminera 7ème) et qui se termine au Bol d’Or en 1990.

Quand on demande à André pourquoi cette aventure qu’est la compétition moto, sa réponse est aussi nette que lui : « La passion et l’envie d’être devant ». Une passion qui le pousse à remplir une fausse attestation parentale pour sa première demande de licence. Manque de chance, et allez savoir comment, le document se retrouve entre les mains du secrétaire de sa mairie qui le rapporte à ses parents ! Arrive la majorité, et là comme le dit André : « Je fais ce que je veux ». Cette phrase pourrait d’ailleurs être sa philosophie. Et son épouse n’a pu que faire avec puisque la course était de facto inscrite dans leur contrat de mariage. André a donc été franc d’entrée avec celle qui allait partager sa vie. Bien des années plus tard, Madame Gouin, pas rancunière bien au contraire, lui fera un happy birthday mémorable le jour de ses 50 ans avec bandeau sur les yeux et une surprise de taille : une TZ ! André dit sans complexe qu’il a alors pleuré « comme un gamin » pendant une vingtaine de minutes. Et André d’ajouter : « Une moto, c’est un bout de ferraille, mais ma femme sait que c’est ma vie ». Terminons ce chapitre familial en précisant que Madame et Monsieur Gouin ont deux enfants, Florent, chef ingénieur chez Tech 1 Word Series by Renault, et Marie Charlotte, attachée commerciale dans la capitale. André pense aussi très fort à son ami disparu, Jean-Michel Vincent. Il fait d’ailleurs courir son fils au Vichy Classic. Émotion…  

Alors qu’aujourd’hui il ne roule sagement plus sur route à cause « d’un poignet droit trop rapide », André Gouin continue de se faire plaisir avec sa Yam tout en gérant sa société, continuant ainsi l’œuvre de son père. Et, comme si le temps ne lui manquait pas, il donne un coup de main à Jean-Claude Laurent pour le parc moto de la manifestation de prestige du Grand Prix Vichy Classic ! Une activité débordante qui lui laisse quant même le temps de se souvenir de cette année 1980 où le motociste Gabriel Chollet de Chollet Motos à Amplepuis (69) lui a financé la moitié de sa compé-client ! Sans oublier la seule fois où on lui a donné un chèque pour courir (24 Heures du Mans 1989). Bien sûr, à l’époque pour un privé de cette qualité, les pneus, huile voire même essence font l’objet de contrats, et il y a les primes de départ et d’arrivée qui allègent la facture d’une saison. Mais le « nerf de la guerre », la mise de fonds vient quant même majoritairement de son travail à côté de la course. On imagine un emploi du temps tellement chargé qu’une course de 24 heures devait lui paraître presque des vacances… Privé par et d’excellence, André Gouin s’est fait un nom dans un monde difficile sans trop en souffrir physiquement. Avec une passion intacte, Gouin mène toujours sa vie comme il l’entend avec une honnêteté, une fraicheur et un enthousiasme exemplaires, trois qualités qui lui ont permis d’être un grand privé, reconnu par ses pairs et par le public. De quoi être fier.

François Gomis (juillet 2011) 



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