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24H du Mans 1991

Photos Yves Kerlo et  Bertrand Thiebault (avec leur autorisation)

La première Yamaha ayant gagné les 24 H du Mans, c'était en 1991. Monneret, Bonhuil, Nicotte étaient au guidon d'une FZR privée.

Pole position : Alex Vieira en 1’47’’16 (148,824 km/h)

Record du tour : Brian Morrison en 1’47’’93 (147,726 km/h)Podium :

  1. Monneret/Bonhuil/Nicotte (Yamaha) – 724 tours – 3 207,3 km – 135,7 km/h
  2. Crine/Morrison/Moore (Kawasaki)
  3. Vieira/Duhamel/Battistini (Kawasaki)

TEMOIGNAGES 

Philippe Monneret 

"J'ai un grand souvenir des 24 H du Mans 1991, que nous avions remporté avec Rachel (Nicotte) et Bruno (Bonhuil). C'était à 5 ou 6 minutes de la fin course, Rachel était au guidon et bataillait pour contenir la Kawa qui remontait. Nous étions assis avec Bruno dans les coursives, isolés, et on s'était dit, soit dans quelques minutes on " devient des héros ", soit dans quelques minutes on reste des "baltringues "… Il n'y avait pas de témoin, juste tous les deux, on en a d'ailleurs reparlé pas longtemps avec son accident …

Yves Kerlo

"Un peu difficile de faire quelques lignes sur un sujet aussi compliqué. Je vais malgré tout essayer.
Au départ c’est BIHR Racing qui nous a demandé de leur sous traiter l’intégralité de leur participation en Endurance fin 89. C’est cette demande particulière avec assistance et semi remorque qui nous a fait créer la Société REFLEX début 90.
Tout était fait chez nous comme le fait Christophe GUYOT actuellement, BIHR était le commanditaire
Juste avant le début de la saison 91, Monneret est arrivé dans l’équipe "NICOTTE BONHUIL" avec son sponsor FINACOR.
Avec Rachel, vraiment très rapide, nous avions la possibilité de partir quasiment à chaque fois premier privé, ce qui a été le cas lors de ces 24h 91 (car à cette époque la moyenne des temps des pilotes n’existait pas)
Le début de l’épreuve a été malgré tout assez fastidieux avec des soucis de frein puis la casse d’un support de carénage avant. Ce qui au lever du jour nous plaçait 7è et 3 ème privé, place plutôt logique. Par contre nous avions depuis le début de la nuit épuisé notre cota d’ennuis et nous n’avons jamais arrêter de remonter jusqu’à...
A ce moment tout s’est enrayé pour les autres, chutes, pannes d’essence, casses... A un moment vers 11h, je crois me souvenir, tous les autres étaient, soit entrain de pousser, soit en train de réparer, nous avons mis près de 40 minutes à passer en tête! Pour mon “ulcère” c’était assez moyen...
Philippe aurait du, sur notre plan de course initial, faire le dernier relais, mais son rythme étant insuffisant, c’est Rachel qui a assuré cette dernière ligne droite et quand je dit assuré, le mot ne convient pas vraiment, vu les chronos qu'il a alignés pour franchir la ligne avec moins d’une minute d’avance sur la Kawasaki officielle.
Il faut dire qu’il y avait une moyenne honorable des 3 pilotes, NICOTTE, BONHUIL et MONNERET, une excellente équipe dans les stands, Alain Narcy, Alain Guillet, Jean Sylvain Dupré, etc. Que des gens très expérimentés, et un commanditaire étonnant, dont la passion n’a pas changée, car il soutien toujours notre équipe METISS.
La suite de la saison 91 a confirmé la bonne tenue générale du Team, 3è à Spa, 6è au Bol, 4è à Philipp Island pour terminer second du Championnat, qu’il n‘avait pas du tout été prévu de faire au début.
Autant il a été raisonnable de ne pas aller à Suzuka, où on aurait été ridicules, autant nous avons regretté de pas avoir les moyens d’aller en Malaisie où quelques points auraient été assez facile à prendre, et remporter le Championnat. Mais avec des “si” on refait le monde tous les matins.
Pour les vingt ans de cet événement l’an prochain, j’aimerais bien qu’on fasse quelque chose de fort, mais le contexte économique ne s’y prête pas vraiment.

Bertrand THIEBAULT

Mes souvenirs sur cette course ? Je suis davantage tourné vers le présent et l'avenir que sur le passé, mais j'ai tout de même en mémoire le plaisir que pouvait procurer à tout ce petit milieu de l'endurance le fait de voir une équipe privée triompher devant les usines. Avec Yves Kerlo en chef d'orchestre, je me remémore ces arrêts aux stand hyper pro, précis, rapide, la bonne ambiance qui régnait dans l'équipe, la joie de rouler vite et devant, mais aussi tout ce stress des dernières heures, du dernier relais avec tous ces photographes, journalistes et badauds qui envahissaient les abords du stand, afin de voir le Petit Poucet terrasser les Goliaths. Puis Bruno, Rachel et Philippe étaient avant-tout amis, des gars qui faisaient les choses sérieusement sans se prendre au sérieux. Ce qui rendait leur challenge et leur aventure humaine encore plus belle !!



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